Franck Ferrand : les rois de France "appartiennent à tous les Français"

C’est parce qu’il considère que "ces rois appartiennent à tous les Français, qu’ils font partie de notre arbre de famille" que Franck Ferrand a choisi de s’intéresser à 14 des 15 rois de la dynastie capétienne, qui ont régné de l’an 987 à 1792. "Pendant longtemps, nous nous sommes identifiés collectivement à leurs œuvres ; aujourd’hui, on a tendance à prendre nos distances par rapport à cette histoire royale", déplore le chroniqueur de Radio France. "C’est dommage, car considérer ces rois comme notre source commune, c’est peut-être aussi un moyen de vivre ensemble", estime-t-il.

 

En mettant en lumière la vie de "ceux dont le règne, la personnalité et dont les événements qui ont émaillé les règnes étaient les plus forts", Franck Ferrand espère ainsi réconcilier les lecteurs à cette histoire commune. Avec l’aide de deux de ses collègues et au travers de nombreuses iconographies, l’historien dévoile donc les pans de vie plus ou moins connus de ces 14 souverains.

 

Rendre à César ce qui est à César

 

Pour Franck Ferrand, cet ouvrage est notamment l’occasion de rétablir la vérité et de restituer le mérite à certains rois, parmi lesquels Charles V, dit Charles le Sage. "Il fait partie de ceux dont on a minimisé l’apport et l’intérêt", affirme le chroniqueur radio qui raconte son règne commencé dans des circonstances chaotiques, puisqu’il a dû "tenir la boutique seul" en l’absence de son père fait prisonnier. "À l’époque, le royaume est très occupé par les Anglais, la monarchie française est quasi irrécupérable. Et par sa ténacité, son sérieux, sa bonne volonté, ses milliers d’heure passées à étudier, Charles V parvient à reconquérir son royaume et le cœur de ses sujets ; et à devenir sans doute un de nos plus grands rois, malheureusement un peu oublié", résume-t-il. 

 

D’autres au contraire voient leur popularité écorchée par l’historien. C’est le cas de François Ier. Franck Ferrand ne le porte pas vraiment dans son cœur et l’avait déjà fait savoir dans un livre pamphlet sorti en 2014 "François 1er, roi de chimères". "Il n’a pas été un bon roi, il a commis un nombre incomparable d’erreurs et de fautes lourdes politiques, religieuses, ou culturelles", affirme l'écrivain. D’après lui, le souverain a seulement bénéficié de l’époque faste dans laquelle il vivait et d’un goût pour l’art qui lui a permis de léguer Chambord et Fontainebleau. "Rien que pour ça on pourrait lui pardonner", admet Franck Ferrand, qui estime que c’est François Ier qui a ouvert la voie à la monarchie absolue et donc à la Révolution.