Grenoble
"L’iconographie, c’est un pont entre le ciel et la terre". Populaire dans la tradition orthodoxe, l'icône spirituelle est un art majeur et complexe qui trouve aussi sa place chez les catholiques. Une émission Je pense donc j’agis présentée par Melchior Gormand.
La Vierge Marie, les Saints, le Christ et les anges : autant de figures marquantes des écritures qui sont représentées dans les icônes orthodoxes. L'iconographie est un art majeur et ancien dans les Églises orthodoxes, qui, d'après le Ministère de la culture, existait avant le schisme entre catholiques et orthodoxes de 1054. Les icônes permettaient également aux illettrés de s'impliquer dans la religion.
"On ne peint et on ne dessine pas, mais on écrit une icône, car on se base sur la parole de l’évangile”.
Pour Pierre-Zoran Petrel, iconographe et théologien né dans une famille athée, a découvert l’art plastique à 12 ans et un peu plus tard l'iconographie. Pour lui, cet art est d’abord un moyen d’expression et de représentation d’images sacrées. Par ailleurs, il insiste sur le fait qu'il est primordial de faire la différence entre les termes "adorer" qui est réservé à Dieu et "vénérer", plus approprié aux icônes.
Pour un iconographe, il y a une vraie présence, un contact vers les cieux.
Mais l’iconographie est d’abord une histoire de foi. Pour Eléna Bécart, orthodoxe de naissance et catholique convertie, cet art lui était destiné, comme un appel divin : "il y a une vrai présence, un contact vers les cieux [...] et pour communiquer, il faut la foi", précise la fondatrice et directrice de l’Atelier Ciel-sur-Terre.
L’art de l’iconographie n’est pas seulement complexe par sa difficulté technique, il est aussi régi par une série de règles et préceptes appelés "canons" qui se basent sur les livres saints. Malgré ces principes, les représentations de Dieu ne sont pas interdites, car comme l'explique Pierre-Zolan Petrel, "Dieu s'est fait homme pour descendre sur Terre".
Le diacre orthodoxe parle aussi de "la régie canonique" qui encadre ses productions, avant, pendant et après la réalisation d’une icône. Il y a d’abord une prière en l’honneur de saint Luc, patron des iconographes qu’il effectue avant. "Ensuite, il y a la prière du saint ou de la sainte de qui nous voulons essayer de faire l’image", continue-t-il.
L'art de l'iconographie n'est pas réservé qu'aux orthodoxes. De plus en plus de catholiques se lancent dans la réalisation d'icônes à travers des ateliers. C'est le cas de Pascale, une auditrice catholique de l'émission : "j'ai été initiée à Versailles dans l'atelier du père Igor et j'ai pu découvrir cet art". De nouvelles tendances naissent dans des couvents avec l’ouverture d'ateliers servant à l’apprentissage de techniques iconographiques, comme au couvent Carmel saint Joseph dans la région de Mâcon.
"C’est un chemin de salut qui nous amène plus proche de Dieu. On écrit, on jeûne, on chemine", explique Eléna Bécart. L’image du Christ n’est pas figée d’un point de vue technique et théologique. Chacun peut faire sa propre interprétation des textes bibliques. "Soyez rusé comme des serpents et ayez un cœur de colombe", cite Pierre-Zoran Petrel, expliquant alors la liberté artistique de chaque croyant.
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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