JavaScript is required

Jacobus Vrel, l’inconnu du Siècle d’or

Un article rédigé par Guillaume Goubert - RCF, le 27 juin 2023 - Modifié le 17 juillet 2023

Habituellement, je ne suis pas un grand amateur d’expositions monographiques, c’est-à-dire de rétrospectives consacrées à un seul peintre. Il y a dans la plupart des cas un côté répétitif dans les sujets et la manière de les traiter qui fait qu’au bout d’un moment, on ne voit plus grand chose de différent d’un tableau à l’autre. Eh bien ce matin, je peux évoquer la réaction inverse que j’ai éprouvée en visitant l’exposition consacrée à un peintre hollandais du XVIIe siècle, Jacobus Vrel, qui se tient actuellement à Paris à la Fondation Custodia, près de l’Assemblée nationale.

Jacobus Vrel (1617-1681), Vieille femme à sa lecture, un garçonnet derrière la vitre (détail). The Orsay Collection. Jacobus Vrel (1617-1681), Vieille femme à sa lecture, un garçonnet derrière la vitre (détail). The Orsay Collection.

Lors de mes visites dans les musées néerlandais, j’ai sans doute déjà vu passer devant mes yeux des tableaux de ce peintre. Mais il n’ont pas retenu mon attention. Un peintre parmi beaucoup d’autres proposant comme beaucoup d’autres des scènes d’intérieur et des scènes de rue. En réalité, c’est le fait de voir rassemblés les tableaux de cet artiste qui m’a permis de mieux comprendre ce qui fait son originalité dans le vaste ensemble de la peinture hollandaise du Siècle d’or.

 

Qui était Jacobus Vrel ?

 

Eh bien, on sait vraiment peu de choses. Un peintre de genre, donc, sans doute originaire de Zwolle, une ville du nord-est des Pays-Bas dont il peignait les rues et les remparts. On connaît de lui 45 œuvres, disséminées dans des musées et des collections particulières. L’exposition en réunit plus de la moitié.

 

Depuis peu, grâce à des analyses scientifiques des panneaux de bois sur lesquels il peignait, on a pu dater certaines de ses œuvres et affirmer qu’elles ont précédé celles de grands maîtres célèbres comme Pieter de Hooch ou Johannes Vermeer. C’est d’ailleurs à ces deux peintres qu’ont plusieurs fois été attribuées des tableaux de Jacobus Vrel. On retrouve le même type de sujets (scènes de rue, scènes d’intérieur) mais aussi le même climat calme et silencieux que l’on apprécie tant dans les tableaux de Vermeer. 

 

Tout cela explique que l’exposition parisienne soit intitulée, "Jacobus Vrel, énigmatique précurseur de Vermeer". Ce qui est évidemment assez vendeur quelques semaines après la fin de l’exposition Vermeer d’Amsterdam dont les 650 000 billets se sont vendus comme des petits pains.

 

En quoi consiste l’originalité de Jacobus Vrel ?

 

Les scènes de rue m’ont semblé assez banales, un peu naïves dans leur facture. En revanche les scènes d’intérieur sont très étonnantes parce qu’au premier abord, elles paraissent assez vides avant que l’on découvre des détails inhabituels voire énigmatiques. D’abord, cette manière qu’avait le peintre de signer ses tableaux sur un morceau de papier traînant sur le sol. Et puis la présence d’enfant cachés dans les recoins. 

 

Le tableau que j’ai préféré représente une femme âgée lisant un grand livre sur un fond composé d’un mur et d’une fenêtre. Cette dame est coiffée d’un étonnant bonnet de fourrure qui lui donne un peu l’air d’un hérisson. Il y a la nudité d’un grand mur de chaux blanche. Et puis, derrière les vitres de la fenêtre, un visage d’enfant dont rien n’explique la présence. Il n’est pas tourné vers le dos de la dame mais vers nous, les spectateurs. Les regardeurs se trouvent ainsi regardés, sensation étrange et un rien dérangeante.

 


 

> Exposition "Jacobus Vrel - Énigmatique précurseur de Vermeer", du 17 juin au 17 septembre 2023

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.