La ministre de la culture, Rachida Dati, a annoncé hier la fin du conflit social au Centre Pompidou. Un long conflit, puisqu’il a commencé mi-octobre et provoqué une vingtaine de jours de fermeture, notamment pendant les fêtes de fin d’année. Ce qui n’a rien d’anodin pour un site culturel parisien qui se situe au cinquième rang des monuments français les plus visités.
À l'origine du conflit, la prochaine fermeture du Centre Pompidou pour des travaux qui vont durer cinq ans. Les personnels voulaient obtenir des garanties sur le maintien des effectifs (un millier d’agents) et des statuts du personnel pendant cette période. Ils plaidaient aussi pour une fermeture partielle ou, à défaut le regroupement des activités du musée d’art moderne sur un seul site provisoire.
L’accord annoncé hier donne assez largement satisfaction aux revendications sur le premier volet mais pas sur le second. Il faudra maintenant vérifier que le personnel approuve l’accord signé par FO et la CFDT.
Précisons d’abord que ce n’est pas pour tout de suite. La direction du Centre a voulu que l’institution reste ouverte le temps des Jeux olympiques. Le déménagement commencera à l’automne 2024 avant une fermeture complète à l’été 2025, la réouverture étant prévue en 2030.
Il ne sera donc pas possible de fêter sur place le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou (tel est son intitulé officiel). C’était le 2 février 1977.
Le Centre a connu un succès immédiat, bien supérieur aux prévisions de fréquentation sur lesquelles s’étaient fondés les architectes Renzo Piano et Richard Rogers. D’où une usure prématurée du bâtiment qui a déjà fait l’objet de gros travaux ces 20 dernières années.
Il faut dire aussi que les contraintes auxquelles est soumis un tel paquebot ont beaucoup évolué en cinquante ans. Le Centre Pompidou contient encore de l’amiante et il s’apparente à une passoire thermique.
Cela dit, le changement d’époque peut aussi avoir des conséquences positives. Les parkings souterrains du centre sont aujourd’hui quasiment inutilisés ce qui va permettre de dégager de nouveaux espaces.
Les travaux de rénovation vont ainsi se conjuguer avec un réaménagement des lieux afin d’enrichir le projet culturel du Centre Pompidou. Aux yeux de la direction, une fermeture complète était donc nécessaire en raison de l’ampleur des travaux. Qui, soit dit en passant, vont coûter à peu près le montant dépensé lors de la construction, c’est-à-dire plus de 400 millions d’euros.
Le Centre Pompidou a deux activités principales : une bibliothèque ouverte à tous et le un musée d’art moderne considéré comme le meilleur d’Europe et le deuxième au monde après celui de New York.
La bibliothèque va s’installer sur un site provisoire dans le 12e arrondissement, près du parc de Bercy. Pour le musée, les choses ne sont pas encore claires. Il est probable que la poursuite des activités se tiendra principalement au Grand Palais, proche des Champs-Élysées.
Et puis aussi, pour une part, à Massy, dans la banlieue sud de Paris, où le Centre Pompidou va se doter d’un lieu de stockage qui comprendra aussi des espaces d’exposition. Cet équipement, dont l’architecture fait des clins d’oeil au bâtiment de Piano et Rogers, ouvrira ses portes en 2026.
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