C’est l’un des bidonvilles les plus emblématiques de la métropole, sur un terrain de la ville. Et la préfecture tente cette fois-ci de se substituer à la mairie pour l'évacuer
141 personnes bulgares et roumaines de culture Rom vivent sur ce campement illégal le long de la Deûle, à deux pas du Bois de Boulogne, et ce dans une métropole qui en compte un millier. Les enfants sont scolarisés et un certain nombre de ses habitants travaillent ou sont en formation. Mais les conditions de vie y sont précaires.
Le 22 octobre dernier, la préfecture a mis en demeure la mairie de faire évacuer ce campement, mais sans succès. C’est pourquoi ce lundi 5 décembre, exceptionnellement, l'Etat a engagé un référé devant le Tribunal administratif pour se substituer à la mairie et obtenir l’expulsion immédiate du campement. Une première.
Mobilisation massive à l'audience
La salle d’audience ce lundi 5 décembre était pleine. Une cinquantaine de représentants de la communauté Rom avaient fait le déplacement, pour défendre leurs droits. Comme Daniel, père de famille, en formation de métallerie industrielle, rencontré juste avant l’audience :
"je me présente au tribunal pour voir s'ils peuvent donner quelque chose - un logement ou une chambre - parce que si on reste comme ça, c'est dur. J'ai un bébé, je ne veux pas rester dehors, il fait froid".
Contrairement aux expulsions de cet été qui ont remis les personnes à la rue, le préfet indique cette fois dans sa requête qu’il a prévu des solutions d’hébergement durables, mais uniquement pour 94 personnes sur les 141 du campement. Pour Dominique Plancke, du collectif Solidarités Roms de Lille Métropole présent à l’audience, cette proposition est inadaptée. Il demande un délai avant l’évacuation, pour permettre à la préfecture de trouver des solutions d’hébergements et de scolarisation pour tous les habitants. La décision du tribunal administratif devrait être connue en fin de semaine.
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