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Olivier Germain-Thomas, un voyageur à la découverte des religions

Un article rédigé par Laurette Duranel avec Thierry Lyonnet - RCF, le 11 janvier 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
VisagesOlivier Germain-Thomas, écrivain-voyageur passionné par le sacré

A bientôt 80 ans, Olivier Germain-Thomas n’a pas perdu son âme d’enfant et reste un éternel amoureux des voyages, des rencontres et un curieux insatiable de spiritualité. De ces passions sont nés des livres mais aussi des interviews de personnages inspirants diffusées sur les ondes de France Culture dans les émissions Agora et For Intérieur. Il raconte l’un de ses derniers périples dans le livre "Du Fuji à l'Athos. Par l’Amérique" (éd. Gallimard, 2022).

"Le jour où je n’aurai plus ce goût de la découverte... je me demande si je n’aurai pas perdu le goût de la vie" Olivier Germain-Thomas ©Laure Germain-Thomas"Le jour où je n’aurai plus ce goût de la découverte... je me demande si je n’aurai pas perdu le goût de la vie" Olivier Germain-Thomas ©Laure Germain-Thomas

 

"Il me manquait un tiers pour être l’écrivain qui a accompli la totalité du tour du monde uniquement par voie terrestre et maritime. Je voulais avoir vu la totalité de notre planète." C’est désormais chose faite, après un dernier voyage de l’ouest à l’est des États-Unis. Ce séjour fut l’occasion pour Olivier Germain-Thomas de découvrir la culture américaine et de mieux comprendre son influence sur le reste du monde. Une influence qu’il déplore, tout en constatant qu’elle commence à décliner dans certains pays asiatiques.

 

Du catholicisme au bouddhisme

 

Ce besoin d’aller vers l’ailleurs, et plus particulièrement vers l’Asie, remonte à son adolescence. Assailli par des questions d'ordre spirituel, Olivier Germain-Thomas a connu ce qu’il qualifie de "perte de foi". Ce questionnement sur ses croyances qui le poursuit encore aujourd’hui. Issu d’une famille catholique pratiquante, il "frôle" l’agnosticisme. "Je pressens toujours qu’il y a quelque chose, je ne sais pas quoi", souffle-t-il. 

 

Si la nature de sa Corrèze natale le "transperce d’un point de vue spirituel", c’est en Inde qu’il a réellement trouvé un sens à sa quête. "J’avais un besoin de sacré que le christianisme avait du mal à remplir. Je me suis dit, c’est le moment de s’intéresser à une autre religion et j’ai choisi le bouddhisme." Dans les hauts lieux du bouddhisme, il a découvert la méditation en pleine conscience et trouvé des points communs avec la chrétienté mais aussi des divergences avec lesquelles il est en accord. « C’est plus facile pour moi de suivre un grand maître spirituel qui ne me demande pas si je crois en Dieu ou pas. Quand on interrogeait le Bouddha il disait "ce n’est pas la question, l’important c’est le chemin". »

 

À la rencontre de cultures éloignées

 

Du chemin, Olivier Germain-Thomas en a fait beaucoup. Au Japon notamment, où il explore la relation au silence, dans des jardins apaisants et totalement épurés. "Cette culture est très éloignée de nos conceptions mais c’est passionnant de se heurter à des choses que je ne comprends pas. Longtemps je n’ai pas compris le Shinto", admet-il. Le shinto, c’est la religion historique du Japon, une croyance animiste qui vénère tous les éléments de la nature, ainsi que les forces surnaturelles appelées kami. Olivier Germain-Thomas s’essaie également au yamabushi : "C'est un rituel (au travers des forêts japonaises). On s’arrête régulièrement non pas devant une croix pour faire une prière mais devant un rocher pour recevoir la substance même de ce qu’est la nature", explique-t-il. 

 

Ces nombreuses découvertes spirituelles ne lui auront pas permis de trouver la réponse à toutes ces questions. Mais elles lui ont permis entre autres de prendre conscience que la nature est sacrée. "C’est une porte vers la spiritualité et ça les Celtes et saint François d’Assise l’avaient bien compris", estime-t-il, tout en appelant les écologistes à en prendre conscience à leur tour. L’écrivain ne pense pas voir ce sursaut de son vivant mais en attendant, il est bien décidé à profiter de la vie et à voyager encore et toujours. "Le jour où je n’aurai plus ce goût de la découverte, de me trouver en face d’une culture dont j’ignorais tout... je me demande si je n’aurai pas perdu le goût de la vie", conclut-il.

 

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