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Valérie de Marnhac nous conseille trois films de femmes

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 13 mars 2024 - Modifié le 13 mars 2024
La Chronique cinémaValérie de Marnhac nous conseille trois films de femmes cette semaine

LES FILMS DE LA SEMAINE - A l’affiche cette semaine, 3 films signés de réalisatrices sur des destins de femmes qui ont fait bouger les lignes, il y a plus de 100 ans pour certaines, et qui visiblement continuent à inspirer leurs contemporaines !

"La Nouvelle Femme" de Léa Todorov ©DR"La Nouvelle Femme" de Léa Todorov ©DR

3 films très différents mais tous historiques : le premier, Il reste encore demain, de Paola Cortellesi, le film-phénomène actuellement en Italie.

Ensuite Scandaleusement vôtre de Thea Sharrock, revient sur un fait divers qui a défrayé la chronique d’un petit village, en Angleterre dans les années 20, et qui est traité ici sous forme de comédie, c’est jubilatoire !

Et enfin le premier long métrage de fiction de Léa Todorov : il s’intitule, La Nouvelle Femme, et lui revient sur les premières années de la vie publique de Maria Montessori et sur sa face cachée.

Le coup de cœur de Valérie 

C’est vrai que je connaissais un peu Maria Montessori par la méthode d’apprentissage très particulière qu’elle a développée, qui laisse une grande place à l’autonomie des enfants, sous le regard de adultes professionnels. Méthode qui a essaimée un peu partout dans le monde depuis. Mais je ne savais pas qu’elle avait commencé avec des enfants handicapés, qu’on appelait "déficients" à l’époque, et je connaissais encore moins sa vie privée incroyable !

La Chronique cinémaValérie de Marnhac nous conseille trois films de femmes cette semaine

Maria Montessori avait eu un enfant hors mariage; ce qui dans l’Italie de 1900 était totalement prohibé par l’ensemble de la société. Pourtant elle vivait et travaillait avec le père de son enfant mais elle ne s’est jamais mariée. Ce que la réalisatrice imagine être un acte de résistance de sa part, considérant à l’époque l’institution du mariage comme un asservissement. Elle va donc placer son enfant en nourrice puis se battre pour le récupérer et réconcilier ainsi, comme elle l’entendait, sa vie de femme, de médecin (c’était l’une des toutes premières en Italie) et sa vie de mère.

C’est un magnifique film sur l’éducation et sur la maternité. Leila Bekhti joue le rôle d’une courtisane parisienne qui, par honte, a caché à son entourage sa fille handicapée. 2 destins de femmes indépendantes, aux vies personnelle et professionnelle contrariées par le regard que la société porte sur elles et sur le handicap. Il y a une part autobiographique chez la réalisatrice et elle filme ses enfants différents de façon bouleversante, pleine de dignité et d’amour.

Le film-phénomène en Italie 

Il a rassemblé près de 5 millions de spectateurs, sans tête d’affiche connue mais avec un bouche à oreille incroyable qui a dépassé toutes les espérances des producteurs ! Il traite, à la manière de la comédie italienne d’après-guerre (en mélangeant drame et comédie) du destin d’une jeune femme, mère de 3 enfants et victime de violences de la part de son mari. On peut présumer que son succès public témoigne d’une problématique encore actuelle en Italie. Et sa vertu est de redonner espoir aux femmes qui connaissent encore aujourd’hui le même sort.

Un fait divers jubilatoire 

Il tire surtout parti de deux immenses actrices, Olivia Coleman et Jessie Buckley, exceptionnelles toutes les deux, l’une en vieille fille soumise à l’autorité d’un père tyrannique et ridicule en même temps : c’est Edith ; l’autre, Rose, est une jeune mère célibataire libérée, fantasque, provocatrice. Elles ont été amies puis se déchirent, comme tout le petit village, le bien-nommé Littlehampton, à cause de lettres anonymes particulièrement ordurières envoyées à Edith.

C’est très drôle, à la limite de la farce. Et c’est aussi alarmant sur les conséquences qu’un patriarcat exacerbé peut avoir sur la liberté de conscience d’une femme et même sur sa foi chrétienne ! qui parait sincère mais devient totalement dévoyée. A ce titre, le fou rire final d’Olivia Coleman est très équivoque, presque angoissant!

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