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Cohésion du milieu agricole selon Dominique Potier (4) - Chemin de transition

Un article rédigé par Etienne Payeur - RCF Lorraine Meuse, le 8 mai 2023 - Modifié le 19 mai 2023
Église verteCohésion du milieu agricole selon Dominique Potier (4) - Chemin de transition

Dans ce 4ème entretien, le parlementaire toulois, très actif sur les questions écologiques et économiques à l'assemblée nationale, nous donne des raisons d'espérer pour construire un nouveau modèle agricole qui passe par un travail important de tous (pouvoirs publics, filières, agriculteurs)

D Potier interviewé par des agriculteurs meusiensD Potier interviewé par des agriculteurs meusiens

Le monde agricole inquiet des injonctions paradoxales de la société : produire plus et en même temps verdir l'agriculture

Charles-Edouard Gibrat, agriculteur à Revigny sur Ornain (Meuse) profite de la présence du député pour évoquer différentes contradictions. Il existe une réalité économique du quotidien pour les agriculteurs :"On est tous d'accord pour mettre en oeuvre un modèle agricole nouveau. Montrez nous des chemins concrets".

Il coexiste en France plusieurs modèles agricoles. L'enjeu : c'est le sol. Le conserver en bon état.

La société veut verdir l'agriculture, veut une agriculture plus vertueuse. Mais les exploitants ont besoin d'un modèle économique pour équilibrer les comptes de leur entreprise. On est au milieu du gué et on veut baisser les apports en phyto sans avoir construit une alternance.

En France (à la différence de la Suisse par exemple), cela est perçu comme une contrainte. Il faut s'améliorer, nous sommes d'accord sur le but mais par quel chemin ?

Charles Edouard confie à l'élu les malaises, les dysfonctionnement qui affectent la profession. Ce ne sont pas les agriculteurs qui créent le cadre réglementaire.

Le travail du parlementaire sur la question des phytosanitaires

Pour Dominique Potier avoir un horizon : c'est bien mais connaître le chemin pour l'atteindre c'est essentiel sinon l'amertume s'installe et ensuite le vote aux extrêmes prolifère.

Sur la loi Energies renouvelables, son groupe d'opposition a voté favorablement.

Par contre, il s'oppose actuellement à la réforme des  retraites (nécessité de travailler en priorité sur l'espérance de vie pour tous et sur la pénibilité)

D Potier à l'assemblée nationale

 

Son rapport sur les phytos : il l'a fait sur des chemins pratiques et sans dénonciation.

"Il faut arrêter les néonicotinoïdes mais si c'est pour importer du sucre de pays dont le droit du travail n'est pas respecté : c'est mauvais."

En 2016, il y a déjà eu une dérogation pour le secteur des betteraves. Quand la question est revenue en 2020, D Potier a interpellé le ministre. Combien de réunions sur le sujet ? Sur les éco phytos, les comités de suivi, la création de centres de recherches, sur les crédits votés ?

"On n'a pas avancé" Il vise l'Etat, la filière, les scientifiques.

Aujourd'hui, l'Europe se saisit de la question

Les molécules incriminées

Le plan B comme Betterave.

Dans son groupe parlementaire, le député a été chargé de cette question et il a réalisé un fascicule fruit de ses auditions et des ses réflexions.

"On peut créer en France et en Europe un sucre différent pour 50% du marché avec des labels HVE, Bio, qualité France et qualité Europe. On peut arriver à un équilibre dans un marché dérégulé depuis 10 ans" affirme t il.

                  

Il cite des chiffres détonants.

En 10 ans, la tonne de sucre est passée de 600 € à 300 €.

La tonne de Bettrave de 70 € à 40 €.

Pourtant pas de baisse dans les rayons : marge pour la filière

En supprimant les phytos et donc en favorisant les pertes dues à la prolifération du puceron vert, on doit pouvoir compenser par une taxe.

Il cite une taxe pendant 3 ans de 4 centimes sur une bouteille de soda. Cela permettrait de protéger les agriculteurs et les usines.

Dans la PAC très imparfaite, on peut créer des fonds de garantie, des Contributions Volontaires Obligatoires (dont le nom paradoxal le fait sourire). On crée une sorte de cagnotte et personne ne reste sur le carreau.

Vers de nouvelles pratiques :

Le député ne souhaite pas analyser toutes les filières mais poursuit "n'en déplaise aux écolos intransigeants, il faut faire confiance à la biotechnologie (sélection des variétés précoces, adaptées) et à la chimie végétale".

Peut-être faut-il des surfaces plus petites ? Une véritable mutation bien sûr.
CE N'EST PAS IMPOSSIBLE martèle-t-il. On peut faire du sucre en France. Il faut mobiliser les savoirs et la science

                                                                        

                                                                         Les abeilles victimes des néonicotinoïdes

 

Sur fond de musique "Laudato Si", RCF vous dit à la prochaine fois pour le 5 ème épisode sur le thème de la cohésion agricole

Etienne

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