La maison Magis, un tiers lieu jésuite pour les jeunes au coeur de Paris

Depuis trois ans, c'est au jésuite Thierry Anne que la direction de la maison a été confiée. "La Compagnie de Jésus explique-t-il, a voulu faire de cette maison un tiers-lieu à l’adresse des jeunes adultes avec des « portes d’entrée » définies : être au service des plus pauvres, mettre en avant les exercices spirituels en vue d’indiquer Dieu, veiller à la création et aider les jeunes dans leur croissance humaine, professionnelle et spirituelle. » Chacune des associations installées sur place a ses propres permanents. En tout on compte une trentaine de salariés dans la maison si on y ajoute les trois personnes qui la font « tourner », dont Martin Julienne, jeune laïc d’une trentaine d’années qui en est le directeur adjoint.

Cinq associations pour rendre service

"Les jeunes qui fréquentent la maison Magis explique Martin s’investissent bénévolement dans différentes activités menées par les associations présentes dans les locaux. Elles sont au nombre de cinq : il y a la base française du JRS - le Service Jésuite des Réfugiés; une pépinière d’entreprises réunies dans un espace de coworking - ils sont actuellement 47 - ; un autre pôle concerne la pastorale, la formation théologique et l’animation des célébrations. Et puis il y a encore 2 autres associations : Inigo, le service jésuite du volontariat international et enfin la coordination nation de la pastorale Magis en France."

un espace de co work où on peut avoir un accompagnement spirituel ça n’existe nulle part ailleurs

Un espace de co work pas comme les autres

Au premier étage d’un des bâtiments de la maison, le silence règne dans la salle de coworking, un vaste open space équipé de nombreux postes de travail. C’est là que de jeunes entrepreneurs et startupers viennent travailler, tous les jours pour certains d’entre eux. "Ici c’est plus qu’un espace de co work explique Guillaume qui a lancé son activité. Avant tout, on fait partie d’une communauté, on partage nos expériences, on bénéficie d’un accompagnement assuré par des pro et puis si on le souhaite, on peut avoir un accompagnement spirituel et ça, ça n’existe nulle part ailleurs je crois. En plus  on est au milieu d’une maison avec des échanges quotidiens avec des demandeurs d’asile des bénévoles d’autres asso. Donc en plus de travailler dans de bonnes conditions, on s’ouvre l’esprit". 

Cette maison est importante pour les exilés qui n’ont pas une vie

Comme à la maison 

Chaque semaine précise Thierry Anne, des centaines de réfugiés poussent la porte de la maison. Ils viennent pour des démarches administratives mais aussi pour des ateliers comme le théâtre ou l'art plastique. Nous essayons de les aider au mieux mais ce que nous voulons avant tout, c'est créer des liens d'amitité." Un jeune afghan prénommé Sami fréquente la maison Magis depuis plusieurs années déjà. Il y vient chaque semaine pour suivre des cours des français. "Cette maison est importante pour les exilés qui n’ont pas une vie facile confie-t-il . Quand je suis arrivé en France j’ai vécu dans la rue et des amis qui étaient arrivés avant moi m’ont parlé de ce lieu. Ici, j’ai eu accès à une cuisine pour faire chauffer mes repas par exemple. C’était un peu comme une maison".

j’aime bien rendre un temps de recueillement pour finir ma journée

Une chapelle pour se recueillir

Loin de l’agitation et des activités en tous genres proposés dans la maison, la chapelle est un lieu des ressourcement, de calme et de silence. Située en sous-sol, elle est ouverte toute la journée et des temps de prière ou des célébrations y sont fréquemment organisés. Une messe y a lieu tous les mardis. "Le soir avant de partir j’aime bien rendre un temps de recueillement pour finir ma journée confie Blanche, qui vient tous les jours travailler à l'espace de co working. C’est une chance inouïe d’avoir le saint sacrement à trente secondes de son lieu de travail!".