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[Vidéo] "On lutte contre les discriminations dans le sport de façon unique en France" pour Jean-François Puech à Bordeaux

Un article rédigé par Clément Guerre - RCF Bordeaux, le 14 janvier 2025 - Modifié le 15 janvier 2025

Après l’association Ovale Citoyen, l’ex-entraîneur de rugby bordelais, Jean-François Puech, a co-fondé la Fondation pour le sport inclusif. Depuis 2023, il se bat auprès des clubs, des supporters et des athlètes contre les discriminations racistes, homophobes, sexuelles dans le sport. Interview sur RCF Bordeaux.

l’ex-entraîneur de rugby bordelais, Jean-François Puech, a co-fondé la Fondation pour le sport inclusif ©RCFBordeauxl’ex-entraîneur de rugby bordelais, Jean-François Puech, a co-fondé la Fondation pour le sport inclusif ©RCFBordeaux

RCF Bordeaux : vous qui avez entraîné une équipe de rugby à Bordeaux, Ovale Citoyen, vous avez assisté à des discriminations de vos joueurs ?

 

Jean-François Puech : Oui, par exemple sur un match de rugby en Fédéral, dans le Sud-Ouest, où des joueurs Fidjiens ont été traités ''d'esclaves'' et de ''retourne dans ton pays ou remets ton boulet''. Malheureusement, c'est un exemple parmi une multitude qu'on peut citer. Le sport n'est pas exempt de ces discriminations et elles touchent que ce soit sur le genre, la précarité sociale, l'origine, le parcours de vie. Et aujourd'hui, ce qui devrait être un espace de rassemblement peut être un espace de place vide.

 

A quoi est-ce dû selon vous ?

 

JFP : On est dans une société où la parole s'est tellement libérée en peu de temps, que ce soit par certains médias, que ce soit par les réseaux sociaux, aujourd'hui on atteint une forme de normalité négative. Avant guerre, les Juifs étaient pris pour cible, aujourd'hui ça peut être aussi les personnes racisées, la communauté LGBT.

 

Le racisme, on arrive a avoir un dialogue, l'homophobie en revanche ça reste compliqué pour beaucoup de supporters 

 

Le stade est-il encore un exutoire ? C'est souvent ce qui légitime les violences ?

 

JFP : Non, on n'est plus aux Jeux du cirque. Je crois qu'au contraire, le stade doit être un lieu de réunion. Et les JO de Paris 2024 l'ont prouvé. Il n'y a pas une fois où on a eu affaire à des insultes homophobes ou autres. Pourquoi nos stades de foot, de rugby ou de basketball ne devraient pas être à l'image des JO ? Simplement, on est face à des gens qui changent de personnalité à l'entrée dans le stade, pour qui c'est un défouloir.

 

 

Vous avez co-fondé la Fondation pour le sport inclusif, comment avez-vous commencé à travailler contre les discriminations dans le sport ?

 

JFP : On a commencé à travailler avec les instances du sport professionnel parce que c'est une formidable caisse de résonance. Par exemple, si l'on parle des chants homophobes, désormais les clubs de foot sont obligés d'inclure des ateliers sur ce sujet pour percevoir l'entièreté des droits télé. Du coup, quand on se déplace dans un club, on fait le management et les supporters. 

 

on met en place deux opérations de lutte contre les VSS uniques en France cette année 2025

 

Autre exemple très concret avec la Ligue nationale de rugby où on met en place deux opérations de lutte contre les VSS (violences sexistes et sexuelles). On met en place pour la finale du Super Seven (compétition professionnelle de rugby à sept ) le 1er février 2025 à Paris et pour la finale de ProD2 à Toulouse quelque chose d'unique en France. Il va d'abord y avoir un focus sur les fouilles corporelles pour qu'elles ne soient pas intrusives. Il y aura ensuite une grosse campagne d'informations sur les écrans géants des stades et y compris dans les espaces VIP avec ces mots "on vous écoute, on vous croit". En plus, les spectatrices auront accès à une application qui s'appelle The Sorority, dédiée aux femmes, et si une spectatrice est victime d'insulte, de violence ou autre, elle le mentionne sur l'application afin qu'une agente de sécurité intervienne. 

Enfin, la spectatrice victime sera invitée à se rendre dans la safe zone du stade avec les soins nécessaires et un accompagnement psychologique si besoin. Et si elle le souhaite elle pourra continuer à assister au match. Tout cela sera vraiment une première en France.

 

Justement, comment menez-vous vos actions de sensibilisation au racisme et à l'homophobie dans les tribunes des stades ?

 

JFP : Ce sont des ateliers avec les supporters et on commence avec le racisme parce qu'on arrive a avoir un dialogue, l'homophobie en revanche ça reste compliqué. On essaie de sensibiliser sur les insultes dans les tribunes mais on sait que c'est un travail de longue haleine. C'est aussi pour cela que cette année nous publions notre Observatoire des discriminations dans le sport pour mettre en valeur les bonnes pratiques et faire des préconisations auprès des pouvoirs publics...

 

Regards sur l'actualitéA Bordeaux, Jean-François Puech lutte contre les discriminations dans le sport
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