Transgenre et transidentité, de quoi parle-t-on ?
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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C'est un véritable phénomène de société. Les demandes pour changer de sexe ou de genre explosent parmi les adolescents. Face à eux, des enseignants et des parents souvent désemparés. S'il y a des jeunes qui souffrent, il y a aussi des parents qui ont besoin d'être accompagnés. On en parle avec Bruno Saintôt, jésuite, directeur du département d'éthique biomédicale du Centre Sèvres.
Pourquoi y a-t-il aujourd’hui une telle explosion de demandes pour changer de genre ? Plus largement, pourquoi la question de l’identité est-elle devenue aussi centrale ? On parle de genre, mais aussi de classe, de couleur, de culture, de religion… Autant de sujets qui deviennent vite polémiques, pour lesquels les protagonistes sont parfois à fleur de peau.
Sur ces questions, il existe dans notre société des "courants parfois extrêmement militants", observe Bruno Saintôt, jésuite, directeur du Département d'éthique biomédicale du Centre Sèvres. Un "militantisme" qui peut aller jusqu’à "conditionner des adolescents qui sont fragiles et qui pensent trouver dans un courant, ou dans un changement d’identité de genre, un remède à un malaise intérieur".
Devant cette véritable "explosion des demandes" pour changer de genre parmi les adolescents, "un certain nombre d’enseignants sont désemparés", alerte Bruno Saintôt. Surtout que "le moindre questionnement, ou la moindre réserve, la moindre tentative pour dire : réfléchissons, peut être pris comme une attaque…" Or, "il n’y a pas d’éthique sans questionnement", précise le jésuite - même si, il le souligne, "la transphobie existe vraiment".
Que répondre à un jeune qui dit vouloir changer de genre ? En septembre 2021, l’Éducation nationale a publié une note : "Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l'identité de genre en milieu scolaire". Cette circulaire emploie “trois mots clés”, selon Bruno Saintôt : "écouter, accompagner, protéger".
L'identité est par essence ouverte, accueillante, personne ne peut entièrement définir son identité !
S’il y a des adolescents en souffrance, il y a aussi des parents qui ont besoin d’être accompagnés, selon Bruno Saintôt. "Certains s’auto-accusent." Ils se demandent ce qu’ils ont fait de mal, à quel moment ils se sont trompés dans l’éducation de leur enfant… Des questionnements qui prennent parfois une tournure abyssale.
S’il est difficile de trouver des réponses c’est que la question de l’identité est vaste et complexe. "L’identité, c'est au carrefour de multiples choses", rappelle Bruno Saintôt. Il y a "notre condition sexuée, les milieux d'appartenance familiaux, les grands courants de la société, parfois extrêmement militants…" Le jésuite rappelle que "l’identité est par essence ouverte, accueillante, personne ne peut entièrement définir son identité !"
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