C’est un sujet qui met la pagaille dans les discussions à table. Depuis le 17 janvier, les futurs étudiants peuvent inscrire leurs vœux sur Parcoursup et ce jusqu’au 14 mars. Une période qui crée beaucoup de pression chez les étudiants et leurs parents ! Pourquoi autant de stress autour de l’orientation ? Parcoursup est-il plutôt un outil ou un ennemi ? Une émission Je pense donc j'agis présentée par Madeleine Vatel et Melchior Gormand.
La période des vœux se termine ce 31 janvier… mais pas pour tout le monde ! La session Parcoursup 2024 est ouverte depuis 15 jours et chaque lycéen et étudiant en réorientation doit formuler 10 "vœux" sur la plateforme, dans un des 23 000 parcours de formation proposés. Au-delà de l’incertitude générée par cette période, qu’est-ce qui se joue vraiment pour les candidats ?
Enseignants, parents, et élèves : personne n’échappe à l’attente, longue et anxiogène pour beaucoup. La plateforme représente l’orientation post-bac, parfois stressante. Les élèves doivent formuler leurs vœux jusqu’au 14 mars, puis auront jusqu’au 3 avril pour les confirmer. Une période qui peut s’avérer trop courte et insuffisante pour que les étudiants sachent vraiment ce qu’ils veulent faire. "Les jeunes ont l’impression de jouer leur vie sur Parcoursup”, souligne Alban Mizzi, doctorant et sociologue à l’université de Bordeaux. À peine arrivés à l’âge adulte, l’enjeu est déjà gros pour les plus de 900 000 candidats. Julie Badiche, directrice du centre Laennec, nuance : "Ce qui se joue surtout sur la plateforme, c’est la première année d’études supérieures." Et pourtant, 23 000 parcours proposés, cela fait beaucoup d’informations pour les étudiants. Alban Mizzi jette la pierre : "face à tant d’informations, c’est difficile pour eux de savoir où aller et de construire un projet cohérent."
Les jeunes ont l’impression de jouer leur vie sur Parcoursup.
Selon l’origine sociale des lycéens, Parcoursup pourrait être une plateforme inégale. Le sociologue Alban Mizzi parle de "capital culturel" lorsqu’il évoque la capacité des étudiants à savoir ce qu’ils veulent faire : selon lui, la maîtrise de la langue et le savoir intellectuel jouent beaucoup dans l’équation. Pour Nathalie, auditrice de l'émission Je pense donc j'agis, la plateforme n’est pas garante d’égalité sociale : "Parfois les enfants sont admis à l’autre bout de la France et les parents n’ont pas toujours les moyens".
Par ailleurs, pour rédiger une lettre de motivation, obligatoire dans les dossiers de candidatures, les élèves peuvent avoir besoin d’accompagnement qu’ils ne vont pas toujours trouver dans leurs familles. "C’est très dépendant d’une famille à l’autre ! Les enfants ne se sentent pas égaux face à leur droit à l’erreur", déplore Alban Mizzi. Le sociologue décrit Parcoursup comme un parcours du combattant, ou chacun est mis dans l’urgence. Sur la plateforme, le dossier et la lettre de motivation comptent beaucoup mais leur importance est différente selon les formations. Selon Esther Dehoux, ancienne présidente d'une commission Parcoursup, les lettres de motivation "compteront davantage pour les formations où il y a peu de place et moins sur celles qui vérifient les notes de spécialité comme les formations de médecine."
Si la période est angoissante pour beaucoup, Parcoursup a quelques points positifs. Esther Dehoux assure que se tromper de voie n’est pas une fatalité : "Nous avons des dispositifs de réorientation pour les étudiants". Selon elle, il en est de même pour ceux qui n’ont rien trouvé : "Nous avons des procédures pour prendre en charge les candidats n’ayant pas obtenu d’admission." En cas d’erreur de parcours, il y a toujours la possibilité d’obtenir des passerelles, c’est-à-dire de changer de formation après la rentrée dans la limite des places restantes. Une nuance importante à faire pour la vice-présidente de l'Université de Lille :
Les étudiants en ont l’impression, mais ils ne jouent pas leur vie.
Certaines familles sont très satisfaites de Parcoursup. Beaucoup considèrent que c’est un très bon outil pour préparer l’élève au futur. Jocelyne a trois enfants qui ont réussi à intégrer des formations grâce à la plateforme. "Mon mari était agriculteur et mes enfants ont formidablement réussi dans leurs domaines", se satisfait l’auditrice de RCF.
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