Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire d’un enfant qui a vu le jour il y a presque trente ans. Un enfant grand prématuré qui a été sauvé par la maternité et les hôpitaux de la République, dans lesquels il est resté durant ses six premiers mois. Cet enfant, appelons-le Adrien, ne serait peut-être pas vivant sans un ministre communiste, Ambroise Croizat, un des fondateurs de la Sécurité sociale.
Puis habitant la campagne, Adrien a dû prendre les routes entretenues par les impôts des adultes, sans cela, impossible pour lui de rencontrer, de s’ouvrir au monde, impossible d’aller voir le reste de sa famille dans un monde rural déjà délaissé. Sans compter qu’il en avait aussi besoin pour aller à l’école, sa famille avait fait le choix de l’envoyer à 15 km, ici aussi, c’était la République qui a éduqué cet enfant.
À l’école, Adrien a appris à la découvrir cette République, sa devise de "Liberté, égalité, fraternité" qui l’a fait vibrer. En effet, qu’en rajouter ? Qu’en réduire ? Rien sûrement, car tout contrat social démocratique y est contenu. Cette République qui nous dit dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que "lutter contre l’oppression" est un devoir de tout citoyen. Cette République restaurée par le Conseil national de la Résistance, même si depuis le néolibéralisme détricote tout son travail comme on le voit aujourd’hui avec cette contre-réforme des retraites.
Les pompiers présents, eux aussi, 24 heures sur 24, 365 jours par an et si efficaces, sauvant tant de vies. La police aussi, qui dans sa (grande ?) majorité protège les citoyens et fait un travail social. Le courrier, qui arrive tous les jours et on trouve ça normal en oubliant qu’il y a un système qui permet cela. Les services sociaux, qui accompagnent de leur mieux les plus pauvres quand la pauvreté, c’est aussi d’avoir dans notre pays cinq millions de personnes en état de mort sociale. Et puis la justice, bien évidemment. J’en oublie sûrement. C’est la République qui a permis à cet enfant d’alors de faire des éditos engagés devant vous tous les quinze jours, en étant souvent très critique.
Depuis cinquante ans, l’ultralibéralisme attaque ce système. Nicolas Sarkozy disait explicitement qu’il fallait détruire l’ouvrage du Conseil national de la Résistance tout en allant hypocritement pleurnicher sur les grands lieux de mémoire. Alors qu’aujourd’hui, ce sont bien les services publics qui par les professeurs, les médecins, les différents agents, font tourner nos territoires.
Ce sont les services publics qui au niveau local sont en première ligne face au changement climatique, à la misère, aux maladies. Alors oui, cela a un coût, il passe par les impôts. Mais préférerez-vous un système à l’américaine où tant de pauvres ne peuvent se soigner ? Si j’étais né aux États-Unis, je ne serais sûrement pas en train de vous parler.
Plus encore, ces services publics sont la preuve de l’utilité de faire de la politique : oui, il y a tant de choses injustes dans ce système. À commencer par le fait que, proportionnellement, le boulanger du coin paye plus d’impôts que les ultrariches, qui vont ensuite hurler au communisme dans leurs propres médias quand il leur est demandé une taxe sur les superprofits, simple mesure de justice. Les services publics permettent de transformer la charité en justice. Oui, c’est bien de justice sociale et de justice climatique dont j’ai soif, comme tant de jeunes, comme tant de gens. Merci les services publics, merci la République sociale.
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