Comment parler d'autre chose que d’Israël, de la Palestine, tant ce qui s’est passé, ce qui est encore en train de se passer et ce qui ne manquera pas d’advenir de l’autre côté de la Méditerranée, est effroyable.
Chaque nouvelle journée, depuis samedi, nous apporte son lot d’images de morts et d’atrocités qui dépassent l’entendement. Aux monstres du Hamas, qui se sont rendus coupables des pires abominations, répondent le pilonnage de Gaza, le blocus complet d’un territoire sans issue, condamné à un assaut imminent de Tsahal, avec la promesse d’encore plus de morts et la menace d’un embrasement généralisé du conflit aux pays voisins.
C’est l’humanité tout entière qu’on assassine en Israël et en Palestine sous nos yeux effarés. C’est d’autant plus terrifiant que cette déferlante de malheurs devrait nous souder, nous réunir dans une même réaction unanime de condamnation des exactions, qu’elles qu’elles soient, lorsqu’elles frappent des innocents, et tout particulièrement des enfants.
La dénonciation des actes terroristes du Hamas devrait relever de l’évidence. Tout comme la reconnaissance que le Hamas n’est pas toute la Palestine, mais un groupe de fanatiques qui maintient sous sa coupe sanguinaire les Gazaouis depuis plus de 15 ans. Il sait pertinemment que les crimes impardonnables qu’il a perpétré entraîneront des représailles sans précédents des Israéliens, sur les Palestiniens, ce qu’il recherche, pour déclencher une escalade de violences sans fin.
L’incapacité surréaliste de la France insoumise à qualifier le Hamas d’organisation terroriste n’est pas juste indigne, elle est abjecte
La gravité du moment exigerait que nous fassions corps. Ce n’est pourtant pas ce que nous faisons, ici, en France. Plutôt que de pleurer les victimes, penser à leurs familles et leur manifester notre compassion, nous nous abîmons dans des querelles politiciennes qui nous déshonorent. L’incapacité surréaliste de la France insoumise à qualifier le Hamas d’organisation terroriste n’est pas juste indigne, elle est abjecte. D’autres ont su le faire, très distinctement, d’emblée, sans ménager pour autant leurs critiques à l’égard du gouvernement Nettanhyau et de sa politique d’extrême droite, menée depuis des années, contre les Palestiniens.
Mais s’obstiner, quatre jours après le début des massacres, à louer la « Résistance » palestinienne, comme l’ont fait certains groupuscules d’extrême gauche, est une ignominie absolue et une insulte à l’histoire. Renvoyer dos à dos les deux camps, comme s’ils se valaient l’un et l’autre dans la commission de « crimes de guerre », perpétrés des deux côtés, est inacceptable. L’intention et la nature des faits constatés ou suspectés ne peuvent pas être mis sur le même plan. Pas plus que l’on peut parler de « force armée » pour évoquer indifféremment le Hamas et Tsahal, ce qu’a encore fait hier Mathilde Panot, présidente du groupe insoumis à l’Assemblée. Comme si l’on avait ici affaire à deux armées régulières, engagées dans un guerre standard.
Non, le Hamas n’est pas une « force armée » qui défend les intérêts des Palestiniens. C’est juste une bande d’assassins comparables en tout point à Daesh. S’enferrer dans cette provocation, comme ont pu le faire des figures de la France insoumise ces derniers jours, sur cette matière là, est proprement incompréhensible.
Que cherchent à faire vraiment ces « députés » de la République ? Si l’on voulait importer le conflit chez nous, attiser les haines entre les communautés pour mieux les précipiter les unes contre les autres, on ne s’y prendrait pas autrement.
Un bien grand risque pour capter quelques voix, qui ne les sauveront pas du naufrage. Et quelle honte. Quelle honte.
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