Femmes et précarité, par Adélaïde Bertrand

La façon dont la société tend à répartir les rôles entre hommes et femmes fait que celles-ci sont plus exposées à la pauvreté. Lors de séparations et de divorces, elles sont davantage fragilisées. Ce sont les femmes qui subissent davantage le poids des ruptures conjugales et qui assument, bien souvent seules, la charge des enfants.

En grande majorité des mères seules 

La pauvreté des femmes se conjugue fréquemment avec la charge des enfants. Les mères isolées représentent un peu plus de la moitié des ménages avec enfants que nous rencontrons. Et la quasi-totalité d’entre elles vit sous le seuil de pauvreté.

Mais si le manque d’argent est une difficulté non négligeable, c’est la solitude et les responsabilités à assumer seules qui pèsent le plus. Des mamans accueillies à la Maison des familles de Grenoble nous confient : “Même si nous traversons des moments très difficiles de notre vie, nous essayons de toujours garder le sourire face à nos enfants mais ce n’est pas toujours facile.” 

Les maisons des familles 

Nous avons la chance de compter sur une vingtaine de maisons des familles en France. Fondées par le Secours Catholique et les Apprentis d’Auteuil, ce sont avant tout des lieux de répit et de rencontres. Elles offrent un accueil inconditionnel et un accompagnement sur le long terme aux parents en situation de vulnérabilité.

Et sur les 2000 familles que nous y avons accueillies l’an dernier, presque la moitié d’entre elles sont des mamans solo. Nous avons donc à cœur d’offrir à ces femmes un espace de liberté, dans lequel elles se sentent en sécurité. Pour jouer avec leurs enfants. Pour déposer le fardeau de leurs responsabilités. Pour s’entraider. Pour briser l’isolement et rencontrer d’autres femmes. Le lien social est essentiel pour trouver la force et le courage de s’en sortir ! Et nourrir son espérance. 

Les femmes :  premières actrices 

Si les femmes sont effectivement en première ligne davantage exposées à la pauvreté, retenons que ce sont aussi elles les premières à être actrices. Actrices pour construire un avenir meilleur pour leurs enfants, pour leurs proches, pour leurs quartiers, et pour elles-mêmes . Nous en sommes des témoins émerveillés au Secours Catholique, où la journée des droits des femmes, c’est tous les jours !

A l’écoute de chacune d’entre elles, à leurs côtés dans leurs combats quotidiens, en soutien amical pour qu’elles gardent dignité et espérance. Je souhaite rendre hommage à toutes ces femmes courageuses et résilientes et leur rappeler que c’est avec elles et grâce à elles que se bâtit jour après jour un monde plus juste et fraternel !