LE POINT DE VUE DE PIERRE DURIEUX - Alors qu'avec la Toussaint vont arriver les courriers d'associations, Pierre Durieux revient sur les autres moyens de donner aux associations. Plus qu'un simple mais efficace chèque il encourage à se rendre aux soirées caritatives.
Avec la Toussaint, commence la grande séquence des appels donateurs dans nos boîtes aux lettres ! Il y en a pour tous les goûts, en réponse à tous les besoins, sous toutes les formes… Pour ceux qui ont faim, soif, qui sont nus, malades, en prison ou étrangers ! Ainsi va la générosité : elle a besoin de dons ! Et je ne veux pas ici critiquer ces appels ! Non, ils nous disent quelque chose de l’Evangile : “Demandez, et vous recevrez !”
Faire son chèque depuis la table de la salle à manger, ou son virement automatique, en ligne n’est pas la seule manière de donner ! Avec les nuits du bien commun, et beaucoup d’autres nuits de ce type : Nuit pour la mission, nuit pour la recherche médicale, nuit de la philanthropie, nuit des grandes écoles, soirée “changer par le don”, nuit de la radio etc. il existe désormais un nouveau modèle de générosité publique !
En résumé : vous réunissez les gens dans un théâtre, un opéra… ou une belle salle : un commissaire priseur vient enregistrer - non des achats -, mais des promesses de don ! et sur scène, des personnes viennent présenter leurs projets, exprimer leurs besoins, dire le fond de leur cœur, et mystérieusement les taux de collecte s’envolent ! Chaque soirée génère plusieurs centaines de milliers d’euros. Le cap du million est parfois franchi !
La réussite de ces soirées réside selon moi, dans une conviction simple : le don est le fruit de la relation. C’est vrai au sens biologique. L’enfant vient de la relation d’un homme et d’une femme. C’est vrai même en théologie : L’Esprit Saint est le fruit de la relation entre le Père et le Fils… et c’est donc vrai au plan de la générosité du public ! Au fond le don vient se matérialiser dès lors qu’il existe une relation -de confiance - entre un donateur et un appelant !
On connaissait le téléthon, ou ZEvent. Mais ici, lors de ses soirées, il y a une vraie rencontre ! Je ne vais pas donner à une cause immatérielle désincarnée, à travers un écran, mais ce soir-là, je vais croiser le regard d’un bénévole, d’un responsable, du fondateur, de la fondatrice. Je vais les croiser lors d’un cocktail, je vais sentir dans sa voix, dans ses émotions, même dans ses hésitations peut-être, la vérité de son engagement !
La deuxième clé de la réussite de ses soirées, c’est qu’elles ont fait passer le don de la sphère privée à la sphère publique. Autrefois, je faisais mon chèque le plus souvent entre le 15 et le 31 décembre, seul, près de ma cheminée, dans l’attente de l’échéance fiscale, et en réponse à l’appel de Jésus : “Quand tu donnes, ne fait pas sonner de la trompette. Ton Père voit ce que tu fais dans le secret. Il te le revaudra.”
Avec ces nuits de la générosité est venu le moment où l’on se décide - ensemble - à atteindre un objectif, à répondre à un besoin, à se décider collectivement du bien-fondé d’une action et d’aller la soutenir de toutes nos forces. C’est au fond un acte de générosité publique, qui n’est pas contraire à l’Évangile, car Jésus a aussi recommandé que “que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.”
Et c’est la troisième raison, plus profonde qui fait selon moi, la réussite de ses soirées : c’est que je finis par devenir celui que je regarde ! C’est d’ailleurs le risque des jeux vidéo ou de la pornographie... Mais, positivement, c’est aussi une chance de voir un grand priant car c’est ainsi qu’on apprend à prier. C’est aussi une grâce en ce sens de voir des gens s’aimer, car on a envie de leur ressembler. C’est le cas bien sûr de celui qui regarde des donateurs… il finira par donner ! Des petits budgets ou des grandes fortunes, au fond peu importe, qui donne quoi ce soir-là, les piécettes de la veuve font plus de bruit dans le cœur de Dieu que les grosses sommes des riches, dès lors qu’on prend de son nécessaire !
Ce qui est important, c’est de la regarder, elle qui donne, qui se donne, alors je vais à mon tour… devenir donateur. Regardez la, cette pauvre veuve, faire son obole, donner son nécessaire… se simplifier, se centrer sur l'Essentiel ! Oui décidément, “c’est la nuit qu’il est beau de croire à la Lumière” (Edmond Rostand)
Bonne journée à chacun chers amis, à l’école du don !
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