SDF, Jean-Claude ne pourra pas participer aux JO, par Pierre Durieux

Je viens vous parler aujourd’hui d’un grand sportif, nommé Jean-Claude !
Jean-Claude s’entraine depuis des années, il dort à même le sol, il suit un régime strict, il peut rester des heures, debout, avec des poids au bout de ses mains. Mais voilà, Jean-Claude n’ira pas aux Jeux Olympiques, et pour cause, Jean-Claude, est… sans-domicile-fixe.

Jean-Claude est vraiment sportif ?

Disons, sa vie est nécessairement… assez sportive !
Ça fait des années qu’il dort par terre, des années à se nourrir des restes du marché, des années à faire la queue dans ces interminables files d’attente, un sac dans chaque main, de peur de se les faire voler !
Sportive, sa vie l’est aussi, parce que Jean-Claude est passionné. Il suit les rubriques sportives des journaux, il écoute RMC en continu, il est passionné par la marche à pied, la course, le marathon, qu’il pratique à sa façon, malgré son âge !
Bien sûr, Jean-Claude aurait adoré aller aux JO, mais il n’en a pas les moyens. Les places au JO sont financièrement inaccessibles pour plusieurs d’entre nous, alors pour lui... Et d’ailleurs, de places, il n’y en a plus. Quelle chance si les JO avaient pu réunir tout le peuple de France dans ses stades : les Jean-Michel, Patron du CAC 40 et les Jean-Claude, patron de la cage d’escalier 39 de nos quartiers ! Mais non, malheureusement, les Dieux du stade seront réservés… à quelques privilégiés.

Il reste des places pour les jeux paralympiques

Oui ! Tant mieux ! Alors que la France n’a peut-être jamais été aussi divisée, du fait des élections, du fait des conflits étrangers qui s’importent sur notre sol… Le sport est probablement l’ultime valeur qui peut lui apporter une ferveur commune, un élan national !
À la veille de ces élections législatives, je vous propose de voter pour les candidats qui s’engagent à faire une place dans leur programme à nos Jean-Claude. Qu’ils soient, même symboliquement, au premier rang de nos assemblées sportives ou nationales. À bien des égards, il ne s’agit pas d’ailleurs pour Jean-Claude d’aller au JO. Je rêve bien plus que, ce soient nos athlètes qui aillent saluer les Jean-Claude dans les gradins pour rendre hommage à leur endurance, leur résilience et leur persévérance.

Monsieur le président de la République, Madame le Maire de Paris, au lieu d'expulser nos SDF loin de la capitale, il aurait fallu, même symboliquement, réserver 100 places, rien que 100, pour les Jean-Claude de nos quartiers !
Car Jean-Claude a compris, plus que d’autres, que l’important, ce n’est pas de gagner, mais de participer ensemble.
 
Ensemble, scrutons donc dans les programmes des législatives, la place des Jean-Claude de notre temps. Car la grande élection, celle qui, à notre mort, nous donnera accès à notre éternité, c’est bien Jean-Claude et tous ses semblables qui en seront les grands électeurs !