Hier avait lieu la marche pour la vie. L’actualité nous rattrape avec des sujets brûlants. Le sort des otages israéliens, par exemple, nous questionne profondément sur la valeur d’une vie, indépendamment de nos opinions sur la situation.
Le projet de loi sur la fin de vie et l’euthanasie soulève des interrogations sur notre rapport à la dignité humaine, sur notre capacité à accompagner ceux qui souffrent et à prendre soin de nos anciens. Ces problématiques s’inscrivent dans une crise démographique qui touche notre pays et dont l’impact est global. L’avenir d’une nation repose sur la capacité de son peuple à construire et à préserver son futur.
La défense de la vie n’est pas une mode, ni un enjeu purement politique. C’est une démarche profondément ancrée dans la volonté de protéger les plus fragiles. La vie, parce qu’elle nous est donnée, n’a pas de prix. Pourtant, dans certaines régions du monde, elle est mise à mal de manière alarmante. En Asie du Sud-Est, les visites sur le terrain permettent de mesurer l’ampleur du drame. De nombreux enfants soutenus dans cette région vivent des situations extrêmement précaires, souvent abandonnés après la séparation de leurs parents. Au Vietnam, près de 40 % des grossesses se terminent par un avortement, et la pauvreté conduit certaines familles à céder leurs enfants à des réseaux de prostitution pour des raisons de survie.
Il y a sept ans, lors d’une visite au Bui Xui, au Vietnam, j’ai découvert une réalité bouleversante : celle des cimetières des innocents. Dans ces lieux, des chrétiens récupèrent clandestinement des fœtus avortés jetés avec les "déchets médicaux" des hôpitaux. Ils les enterrent par cinquante dans de petites tombes blanches, à l’abri des regards, au cœur d’une forêt. Un autel, dédié à la Vierge Marie, porte cette inscription poignante : "À nos mamans, à qui nous pardonnons." Chaque jour, des femmes viennent pleurer sur ces tombes, dans un geste de repentir et de douleur.
Ces images marquent à jamais. Elles rappellent que, croyants ou non, la souffrance liée à ces drames est bien réelle et dépasse les mots. Elle nous interpelle sur une question essentielle : celle de la dignité humaine. Enfants du Mékong agit précisément dans cette direction, en Asie. Nous soutenons l’éducation des enfants d’aujourd’hui pour qu’ils puissent devenir des adultes capables de construire un avenir solide pour leur famille. Nous accompagnons celles et ceux qui, dans l’ombre, œuvrent chaque jour pour aider des jeunes filles à garder la vie qu’elles portent et pour arracher des enfants aux trafics indignes.
Comme le disait Charles de Foucauld : "Nous n’avons pas le droit d’être des chiens muets et des sentinelles muettes ; il nous faut crier quand nous voyons le mal et dire hautement : non licet." Cette mission est un cri, une action en faveur de la vie et de la dignité de chaque être humain.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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