LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIERE - Dimanche avait lieu la journée mondiale des pauvres. A cette occasion Pascale Morinière se penche sur un sujet qu'elle estime moins traité : les familles pauvres.
Dimanche avait lieu la journée mondiale des pauvres. L'occasion de revenir sur un sujet dont on parle moins : les familles pauvres. Nous les associons le plus souvent familles monoparentales et familles pauvres, ce qui est exact mais insuffisant. Il y a un autre type de famille pauvre, ce sont les familles nombreuses. D’après l’INSEE, 41% des familles avec un seul parent, la mère le plus souvent, vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais pour les familles de 4 enfants et plus, 43% de ce type de famille est en situation de pauvreté. Pour les familles de 3 enfants, 24%, un quart, est en dessous du seuil de pauvreté. La monoparentalité n’est pas le seul facteur de risque d’être une famille pauvre, c’est aussi le cas des familles nombreuses.
Ce n’est pas seulement une question de charges supplémentaires, comme on pourrait le penser spontanément. C’est aussi une question de ressources qui manquent à la famille. Si 8 femmes sur 10 travaillent avec 1 ou 2 enfants, elles sont moins de la moitié, 44%, à travailler avec 4 enfants ou plus. Ce qu’il y a de commun aux familles monoparentales et aux familles nombreuses, c’est le fait qu’elles sont mono-salaires. Or notre société s’est peu à peu équilibrée autour de l’apport de 2 salaires dans chaque foyer de la classe moyenne. Le deuxième salaire n’est pas un luxe mais une nécessité.
Lors de la dernière journée internationale de la famille, le 15 mai, le Premier ministre Gabriel Attal recevait à Matignon les seules familles monoparentales. De fait, les difficultés de ce type de famille ont été prises en compte avec une mission parlementaire sur les familles monoparentales lors de la dernière mandature. C’est une bonne chose. Mais c’est insuffisant. Les familles nombreuses, qu’elles soient unies ou recomposées souffrent des mêmes difficultés économiques et ont aussi besoin d’être aidées. Lorsqu’il n’y a plus qu’un seul salaire qui arrive à la maison, le montant du congé parental de 448€ est très insuffisant pour compenser l’arrêt d’activité de la mère, le plus souvent. Leur seule solution est alors malheureusement de recourir au chômage. Nous parlerons de tous ces problèmes dans quelques jours au ministère de la Famille et de l’enfance.
Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.
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