Les obsèques de la reine Elisabeth II ont été suivies hier par des millions de personnes à travers le monde. Quel message peut-on en retirer ?
Ce qui est frappant, c’est la passion des Français pour cette famille royale. Tous les événements royaux – funérailles, mariages, naissances et bientôt couronnement- mais aussi les hauts et les bas des couples princiers sont suivis avec attention. Depuis le 8 septembre, date de décès de la reine, les commentateurs français évoquent avec une pointe d’émotion, voire de nostalgie la royauté britannique. Il n’y a pratiquement pas eu de prise de distance critique dans les rétrospectives et les hommages de nos chaines de radio, de télévision et de nos magazines.
Est-ce une concession au gout du people et du glamour suscités par le cocktail de la richesse et du pouvoir ? Peut-être mais certainement pas seulement. On a beaucoup entendu dans les commentaires les Anglais dire qu’il avaient perdu une personne de leur famille qu’ils identifiaient souvent à leur grand-mère. "Elle a toujours été là pour nous", "Elle faisait partie de nos vies"... La nation anglaise a comme une familiarité avec la reine défunte et avec l’ensemble de cette famille.
Au-delà du faste, rappelons que les "royals" soutiennent des centaines d’œuvres caritatives ou d’associations et jouent ainsi une place importante dans la société britannique. Il y a chez nos voisins un lien étroit entre la nation et une famille. Si ce lien ne s’incarne plus dans les institutions de la France, il continue pourtant de nous fasciner.
Qu’est-ce que cela dit de la place de la famille dans la société ? La famille, communauté de vie et d’amour, fondée sur l’union d’un homme et d’une femme, préexiste à toute société et à toute nation. On a coutume de dire que la famille est la cellule de base, cellule vitale de la société. Elle en est comme son maillage élémentaire. Elle n’est pas seulement un choix individuel ou privé qui ne concernerait que ses seuls membres.
Toute famille a un rôle important pour la solidité de la société à laquelle elle appartient. La société ne tient que parce que, de proche en proche, des familles accueillent et protègent la vie, veillent sur les plus fragiles de leurs membres, créent des solidarités immédiates et sont les premiers amortisseurs sociaux. Quand la famille va bien, c’est toute la société qui va bien. Prenons-en soin !
Pascale Morinière est la présidente des Associations familiales catholiques (AFC)
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