Le Secours catholique publie ce jeudi son rapport annuel sur l'état de la pauvreté en France. Quels en sont les principaux enseignements ?
Ce sont des hommes et des femmes combatifs qui sont plongés dans des situations très difficiles à vivre. Nous avons reçu près d’un million de personnes l’an passé et la moitié étaient des enfants. Le revenu médian des ménages accueillis par le Secours catholique est de 548 euros par mois. Deux ans après la crise sanitaire, la moitié des ménages rencontrés dispose d’un “reste à vivre” de moins de 5 euros par jour et par personne.
Bien trop souvent, nous sommes sourds aux appels de ces personnes qui luttent quotidiennement pour survivre. 60% des ménages que nous accueillons demandent avant tout qu’on les écoute. Qu’il s’agisse des mères isolées, représentant à elles seules un quart des ménages ayant poussé notre porte et dont les deux tiers vivent sous le seuil d'extrême pauvreté ; des hommes seuls majoritairement au chômage ou inactifs ; des couples avec enfants, certains venus d’autres pays, luttant avec un statut légal précaire et dont près de la moitié ne perçoit aucune ressource… Pour les aider, il faut d’abord les comprendre.
Exactement, c’est pourquoi chaque année, nous publions un rapport sur l’état de la pauvreté en France. Pour faire entendre leurs voix, pour que chacun se rende compte combien cette situation est inacceptable. Nous pouvons changer la donne ! Dans notre rapport, que vous pouvez d’ailleurs lire sur notre site web, nous donnons également la parole à celles et ceux qui vivent la précarité et leurs expériences nous guident et nous permet de proposer des solutions concrètes, possibles à mettre en œuvre et capables de changer leurs vies.
Ainsi, le Secours catholique demande l’instauration d’un revenu minimum garanti qui permette à chacun de vivre dignement et de pouvoir se projeter dans l’avenir. Comment voulez-vous construire votre futur et celui de vos enfants si vous ne savez déjà pas si vous pourrez leur donner à manger le lendemain ? C’est une angoisse trop lourde ! Car si les aides de l’État sont utiles, elles sont trop souvent ponctuelles et insuffisantes. En juillet 2022, les minimas sociaux ont été revalorisés de 4 %. Avec une inflation à 6,5 %, cela signe un appauvrissement des allocataires. Nous avons besoin de changements structurels. Il faut revaloriser les minimas sociaux et notamment du RSA, mettre en œuvre un accompagnement de moyen et long terme vers l’emploi pour celles et ceux qui en sont très éloignés. Il faut aussi veiller à ce que chacun ait accès à ses droits et faire reculer le non-recours. Alors que ces crises, pandémies, inflation, hausse du coût de l’énergie, frappent toute la société, il est essentiel de bâtir ensemble une solidarité ancrée sur du long terme. Nous pouvons faire mieux qu’aujourd’hui. Nous devons faire mieux dès maintenant.
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