LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - Au cœur de la Semaine missionnaire mondiale, Antoine-Marie Izoard attire notre attention sur cet évènement ecclésial et ses conséquences pour les baptisés.
On risque en effet de laisser passer cette nouvelle semaine de sensibilisation au travail ardent des missionnaires qui annoncent le Christ à travers le monde jusqu’aux confins de la terre ! En donnant pour la traditionnelle quête au profit des Œuvres pontificales missionnaires, qui sera effectuée ce dimanche dans nos paroisses, nous soutenons les quelque 1100 diocèses qui dépendent, à Rome, du dicastère pour l’Évangélisation. En Afrique, en Asie, en Amérique et en Océanie, cette aide permet de former des séminaristes, d’assister des prêtres, religieux et religieuses, ainsi que des catéchistes laïcs.
Lorsque nous ouvrons notre portefeuille, notre cœur aussi s’ouvre ! Face au rétrécissement de nos communautés hexagonales et aux petites et grandes misères de l’Église, voilà qui nous décentre et qui nous déplace. Quand nous élargissons notre prière aux confins de la Terre, notre cœur se dilate pour abriter tant de missionnaires qui ont voué leur vie à l’annonce de l’Évangile.
Leur engagement a de nombreux et lumineux visages. Celui, par exemple, de cette religieuse française que l’on retrouve cette semaine dans Famille Chrétienne, Soeur Paësie, qui vit aux côtés des enfants dans le plus grand bidonville de Port-au-Prince, en Haïti… ou encore le visage du Père Maurizio, lui aussi au cœur du grand dossier de la semaine dans notre magazine. Ce prêtre italien visite une à une les communautés chrétiennes du diocèse de São Gabriel, au Brésil, dans l’immensité de la forêt amazonienne. L’abnégation de la religieuse française et du prêtre italien, comme celle de tant d’autres missionnaires, vient bousculer notre quotidien de chrétiens bien installés.
La mission lointaine de nombreux hérauts de la Parole nous impose, dans une vieille Europe déchristianisée, une même attitude missionnaire envers nos prochains. En d’autres mots : la mission est aussi à notre portée ! Au-delà des mers comme tout proche de nous, le Christ nous murmure ainsi : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe » (Ap 3, 20). Le pape François aime à renverser ce verset de l’Apocalypse dans lequel le Christ demande aux fidèles de Laodicée, en Asie mineure, de Le laisser entrer chez eux. Mais aujourd’hui, explique souvent le pape, le Christ risque d’être cantonné dans nos paroisses, et il veut en sortir. Il frappe à la porte de nos églises, de l’intérieur, pour que nous allions L’annoncer au monde. À nous, donc, d’être missionnaires !
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