LE POINT DE VUE D'ANTOINE-MARIE IZOARD - Au Liban, la situation est dramatique, alors que le Proche-Orient s'embrase. Israël et l'Iran s'affrontent, les civils fuient en masse, et le Hezbollah est affaibli après l'assassinat de son leader Hassan Nasrallah. Un conflit aux conséquences terribles pour le Liban, déjà dévasté par des années de guerre. Où trouver l'espérance ?
La situation au Liban préoccupe de plus en plus, alors que le Proche-Orient s'embrase près d'un an après les attaques et que le conflit entre Israël et l'Iran occupe les esprits.
C’est un sérieux coup porté par Israël au Hezbollah que l’assassinat, en fin de semaine dernière, dans son bunker au sud de Beyrouth, du chef de la milice pro-iranienne Hassan Nasrallah. Un sérieux coup aussi porté à la République islamique d’Iran, soutien du Hezbollah comme du Hamas, et qui n’a pas tardé à réagir en envoyant ses missiles sur Israël. Un sérieux coup, enfin, que les incursions menées depuis mardi par l’armée israélienne en territoire libanais et qui font peser sur le pays une terrible menace… En franchissant cette étape, l’Etat hébreu a pris le risque d’étendre le conflit jusqu’au fleuve Litani, comme lorsqu’il avait envahi le Liban en 1978, et de faire entrer le pays, devenu le théâtre d’un énième règlement de comptes entre Israël et l’Iran, dans une guerre totale. Une guerre que le Pays du Cèdre connait trop bien…
Au Sud, des centaines de milliers de personnes fuient les bombardements, et les initiatives se multiplient pour accueillir les déplacés, dans les écoles, les paroisses. Une population à majorité chiite remonte vers Beyrouth et menace l’équilibre de ce petit pays guère plus grand que la Gironde, le plus grand département français.
Pauvre peuple libanais, coincé entre un État qui ne fonctionne pas, corrompu jusqu’à l’os, et l’hégémonie du Hezbollah sur l’armée. Tout naturellement, nos pensées se tournent plus particulièrement vers le petit troupeau des chrétiens qui, comme en Terre sainte, tentent de survivre. Sans crier victoire dans cette terre abîmée par tant de conflits, nombre d’entre eux se réjouissent de la disparition du leader historique du Hezbollah, espérant que l’organisation sera affaiblie à long terme, que le Liban pourra reprendre un chemin nouveau avec l’élection, devenue vitale, d’un chef de l’État.
Pays multiconfessionnel, le Liban est « un message », affirmait Jean-Paul II en 1989. Mais c’est « un message martyrisé », déplore aujourd’hui le pape François. De moins en moins nombreux, les chrétiens du pays sont pourtant une part importante de ce message, comme en Terre sainte voisine. En témoignent les disciples du Christ que nous avons rencontrés à Jérusalem pour notre grand dossier dans Famille Chrétienne. Des chrétiens comme Nissan, qui tient une boutique dans le souk de la Vieille ville. Il croit fermement, nous dit-il, que « le Seigneur est présent et agit à sa manière ». « Ce qui n’est pas juste, ajoute-t-il avec sagesse, ne peut pas durer éternellement ». Alors que le conflit s’étend, nous voulons pourtant espérer avec lui. Et nous voulons prier avec lui pour le retour de la paix.
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