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Un pilote d'Air France démissionne à cause de ses convictions écologiques, par Corinne Bitaud

Un article rédigé par Corinne Bitaud - RCF, le 7 janvier 2025 - Modifié le 7 janvier 2025
Le point de vue de 7h20Un pilote d'Air France démissionne à cause de ses convictions écologiques, par Corinne Bitaud

LE POINT DE VUE DE CORINNE BITAUD - Un pilote d'Air France démissionne, ne supportant plus de polluer à chaque fois qu'il parcoure les airs. La décision d'un homme qui peut en inspirer beaucoup d'autres dont Corinne Bitaud se félicite. "Perseverare diabolicum" : persévérer dans l'erreur est diabolique !

Corinne Bitaud © DRCorinne Bitaud © DR

Fin décembre Anthony Viaux, un commandant de bord d’Air-France, a choisi de quitter un métier qu’il adorait mais qui lui semblait être devenu une mauvaise route par rapport à ce qu’il avait donné comme sens à sa vie, qui était de relier les humains. Il a écrit sur Linked’In que c’est la chose la plus dingue qu’il ait faite de sa vie, mais que cela lui permet de se remettre en cohérence avec ses convictions. Il ajoute, je cite : « Certes, je suis conscient que ma démission ne sauvera pas la planète bien sûr, mais brûler des milliers de litres de kérosène à chaque fois que j’allais travailler, je n’y arrivais plus. »

Errare humanum est…

Et surtout la suite de la phrase : perseverare diabolicum ! Persévérer dans l’erreur est diabolique… Et pourtant, quand on parle d’écologie, de sobriété, combien de fois n’entend-on pas, d’un interlocuteur à bout d’arguments rationnels, la phrase : « On ne va quand même pas revenir en arrière ! » C’est une sorte de version bis de la Loi de Godwin.

Il est clair que depuis ses débuts l’humanité procède par essais-erreurs ; d’où la première partie de la formule : l’erreur est humaine. Mais, pour que cette logique fonctionne, cela suppose de savoir reconnaître les erreurs, pour les corriger. La sagesse populaire le dit bien, relayée par les plus grands penseurs : autrement, c’est diabolique. St Augustin précisait même : persévérer « par arrogance » est diabolique.

C’est peut-être ce qui est le plus pénible dans notre condition humaine : devoir reconnaître nos limites et nos erreurs. Toute la Bible, à commencer par la Genèse, témoigne de cette difficulté fondamentale des enfants de Dieu à reconnaître leurs erreurs.

Pourtant, c’est bien ce qui nous permet de faire des progrès. Quand nous discernons que ce que nous faisons est inapproprié, nous pouvons cesser de le faire ; même si, parfois, nous n’avons temporairement pas d’alternative aussi efficace. Même si, parfois, cela s’appelle « revenir en arrière ». Non pour régresser, mais pour pouvoir progresser sur une meilleure voie, comme des explorateurs que nous sommes. 

Et c’est une vérité tellement fondamentale qu’elle s’applique à tout. Dans nos relations avec les autres personnes (cela s’appelle s’excuser et pardonner), dans nos choix de vie (cela s’appelle se repentir et de convertir), nous avons régulièrement à peser nos actes et nos pensées, et à « revenir en arrière », oui, sur ceux qui n’ont pas été conformes à nos valeurs, à nos objectifs.

Trop peu trop tard ?

Le pilote dit bien que c’était une décision dingue ! Mais comme chrétiens nous devons avoir conscience que nous n’en sommes pas à une folie près. Paul le revendiquait dans la première épître aux Corinthiens : « Dieu a choisi ce que le monde considère comme une folie pour confondre les sages, et il a choisi ce qui est faible pour couvrir de honte les puissants. » (1Co1,27) Cette vérité s’applique aussi à nos modes de vie, à nos choix professionnels. 

Jésus nous rappelle qu’un peu de levain peut faire lever trois mesures de farine. Anthony Viaux n’est pas le premier, il ne sera pas le dernier, à changer radicalement de mode de vie pour se mettre en cohérence avec ses convictions. Nous aussi nous sommes appelés à faire chaque jour cet examen de conscience, en vérité, devant notre Seigneur. Y compris sur les questions écologiques, au creux desquelles se cachent beaucoup de nos arrogances, celles-là même que dénonçait St Augustin.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h20
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