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Xavier de Verchère : Un nouveau saint dans la famille salésienne, Artémide Zatti

RCF, le 23 novembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023
La chronique des SalésiensUn nouveau saint dans la famille salésienne, Artémide Zatti

Le pape François a canonisé le 9 octobre dernier sur la place Saint-Pierre un salésien argentin : Artémide Zatti. Un bel événement pour notre congrégation et un encouragement pour tous les chrétiens dans le domaine de la santé.

Artémide Zatti ©César Dergarabedian/ FlickrArtémide Zatti ©César Dergarabedian/ Flickr

Artémide était un frère salésien et infirmier. Né en Italie en 1880, il commença à travailler comme ouvrier très jeune. Il dut s’exiler en Argentine à 17 ans à cause de la pauvreté. Son directeur spirituel l’aida à trouver sa voie : il entra au noviciat des salésiens à 20 ans. En aidant un jeune prêtre atteint de tuberculose, il contracta la maladie. La prière à Marie Auxiliatrice l’aida à trouver la guérison. Il décida alors de consacrer sa vie aux malades. “J’ai cru, j’ai promis, j’ai guéri”, dira-t-il. Il dépensa toutes ses forces dans la gestion d’un hôpital avec. Sa renommée se répandit dans toute la région. Il mourut en 1951. 

 

En quoi, ce religieux peut-il inspirer aujourd’hui les soignants chrétiens ?  

 

Artémide Zatti témoigne combien notre vie spirituelle peut s’allier avec notre travail et trouver leur unité. Être soignant était pour lui une vraie mission en tant que baptisé. Le soir, il se formait en lisant des manuels de médecine et des lectures spirituelles. Sa joie et sa délicatesse transparaissaient dans son travail, y compris au milieu des contraintes et des épreuves. Artémide, c’est un bel équilibre entre la prière, la vie communautaire et son engagement d’infirmier. Enfin, il n’oublia pas ses origines modestes, attentif à visites les malades des quartiers et des localités pauvres de Viedma et Patagones, refusant même de se faire payer les soins. Plusieurs témoins affirment avoir retrouvé la foi à son contact, sans même qu’il leur parle de Dieu. 

 

Être soignant est donc compatible avec le charisme salésien orienté vers l’éducation ? 

 

Je crois que oui. Plusieurs de nos œuvres notamment en Afrique s’orientent vers le soin aux populations. Quand on parle d’éducation chrétienne, on parle d’une éducation globale, intégrale de la personne, c’est-à-dire qui intègre toutes ses dimensions. Il faut se préoccuper du corps, de l’âme et de l’esprit. La personne est un tout. C’est l’homme tout entier qu’il faut aider à grandir et à s'épanouir. Artémide Zatti, en bon salésien, le savait : Don Bosco conseillait à ses missionnaires de prendre soin des malades. La notion “d’éducation intégrale” convient parfaitement au charisme salésien ; elle nourrit d’ailleurs les grands textes de l’Église depuis Vatican II. 

 

Mais face aux défis de notre temps, chacun de nous - parents, enseignants, éducateurs – pressent qu’il nous faut l’enrichir d’une autre dimension. La philosophe Émilie Tardivel, inspirée par Jacques Maritain, explique qu’il faut éduquer aussi en vue du bien commun. Aux trois dimensions personnelles, sociales et spirituelles auxquelles Don Bosco était attaché, il nous faut ajouter une quatrième la dimension naturelle du bien commun. On pourrait dire notre maison commune, “le monde commun que nous constituons avec les autres êtres vivants” comme l’explique Émilie Tardivel. Aujourd’hui, les jeunes nous poussent au changement pour sauver la planète. Des étudiants de grandes écoles fustigent les entreprises qui émettent trop de CO2. C’est cela qui est visé. L’éducation intégrale doit viser une écologie intégrale à laquelle le pape François nous invite. 

 


Xavier de Verchère est prêtre salésien de Don Bosco et aumônier général des Scouts et guides de France (SGDF)

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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