Nous sommes dans la tempête ! Et nos évêques vont se réunir en assemblée plénière dès le 3 novembre à Lourdes. L’heure est grave. La crise est lourde et l’affaire Santier en a été le détonateur : la non prise en compte ou la lenteur des engagements décidés un an plus tôt rend les choses quasi insupportables. On a l’impression que la confiance est entamée entre la hiérarchie et le reste du peuple de Dieu. On se retrouve un peu comme les disciples dans la barque malmenée par la tempête en pleine nuit !
Il y a de la lassitude et de la colère. Les tribunes pleuvent dans les journaux. Mais mieux vaut une colère qui s’exprime qu’un départ du bateau. Pourtant, il faut aussi mettre nos énergies sur le fond. Les catholiques dans leur majorité et les victimes - devenues malgré elle expertes en dysfonctionnement ecclésial - veulent une transformation rapide de la gouvernance. Les affaires sont loin d’être finies. Il faut trouver une autre façon de tenir le gouvernail et se donner tout ensemble un nouveau, un cap.
Le collectif Promesse d’Église a encouragé de nouveaux modes de collaboration au niveau national. Promesse d’Église propose une instance qu’on pourrait appeler "assemblée des baptisés". Elle serait composée de fidèles laïcs, issus des mouvements, des associations, des services d’Église et plus largement composée de tous les baptisés de toutes sensibilités.
Une telle assemblée travaillerait en lien étroit avec la CEF – les évêques - et la Corref – les religieux et religieuses. Elle aurait un mode délibératif et une gouvernance propre. Elle représenterait ce qui se vit et se joue dans nos mouvements, souvent engagés aux périphéries, au carrefour de l’Église et de la société, auprès des plus pauvres, dans les paroisses ou faisant face aux défis à l’échelle internationale, comme la DCC. Elle représente aussi un part des chrétiens engagés qui ne se retrouvent plus en paroisse. Le peuple de Dieu veut peser dans les décisions.
En fait, c’est déjà le cas : Promesse d’Église me parait être l’embryon d’une telle assemblée des baptisés. Le fameux "consensus différencié" fonctionne bien. On n’est pas toujours d’accord surtout, mais on réussit à avancer. Il faut de la méthode, de l’écoute et une attention aux signes des temps. Promesse d’Église a produit une synthèse de grande qualité. La profondeur des échanges, les compétences et la longue histoire des associations et services d’Église sont une richesse à ne pas négliger. Ils montrent combien l’Esprit saint souffle dans la diversité. Don Bosco en son temps avait eu cette intuition : un seul mouvement salésien, mais dans une diversité entre religieux et laïcs.
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