Le samedi 27 août, 229 cardinaux se réuniront à Rome autour du pape François lors d'un consistoire ordinaire, le huitième depuis l'élection de Jorge Mario Bergoglio. À cette occasion, 20 cardinaux vont être "créés" donc un français, l'archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline. Qu'est ce qu'un consistoire ? Quels en sont les enjeux ? Qu'est ce qu'un cardinal ? Réponses.
À l'époque romaine, on appelait "consistoire", l'antichambre de la justice. Aujourd'hui, au Vatican, c'est un événement qui réunit les cardinaux autour du pape. Il y a des consistoires dits "ordinaires" qui ont pour objectif de nommer les nouveaux cardinaux et de traiter des affaires communes où les consistoires "extraordinaires" sur des questions majeures. Le dernier consistoire extraordinaire a eu lieu en 2014 et portait sur la famille.
Le samedi 27 aout doit se tenir le huitième consistoire ordinaire convoqué par le pape François. Une date inhabituelle selon La Civiltà Cattolica. François pourrait-il annoncer sa démission devant tous les cardinaux réunis ? Impossible dans un tel contexte, selon les vaticanistes. À la suite de cette assemblée de cardinaux, le Sacré Collège comptera 16 nouveaux cardinaux électeurs (des cardinaux âgés de moins de 80 ans, qui pourront pouvant donc participer prochain et élire le prochain pape). Parmi eux, un français, l'archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline. Au total, le collège des cardinaux comptera 132 cardinaux électeurs : les deux-tiers d’entre eux auront été choisis par le pape François. Une façon de préparer sa suite ?
La logique du pape François n’est pas tant la logique de l'institution que celle des personnalités qui incarnent un dynamisme dans l’Église.
Les cardinaux, sont les conseillers directs du pape, ils les consultent sur les nombreux sujets de société où l’Eglise doit prendre la parole et faire résonner l'Évangile dans le monde. Ils sont également ses envoyés, dans tous les pays du monde, et les diocèses.
Un peu d’étymologie : le mot cardinal issu du latin cardo, signifie charnière, pivot. L’idée d’assistance se révèle alors, pour les cardinaux qui deviennent unis à la chaire de Pierre, celui sur qui l’Église est fondée. Chaque cardinal est également rattaché à une église, une diaconie ou un diocèse de Rome.
Il a été d’usage au sein de l’Église catholique d’octroyer des sièges cardinalices, c'est-à-dire de créer des cardinaux en fonction de l’importance des diocèses, comme Paris pour la France. « Le pape François prend de grandes libertés quant aux usages existants, explique le frère Pavel Syssoev, prieur du couvent des dominicains de Marseille. Il a créé beaucoup d’évêque dans des diocèses que l’on pourrait considérer comme “moins importants” [en terme de nombre de fidèles, ndlr], mais qui portent un souci tout particulier sur la question de la pauvreté ou de l’immigration par exemple. La logique du pape François n’est pas tant la logique de l'institution que celle des personnalités qui incarnent un dynamisme dans l’Église. »
Ces « princes de l’Église » qui sont appelés à diriger collégialement le Saint-Siège en l’absence d’un pape et de participer à l’élection du futur évêque de Rome, portent un habit pourpre, très distinctif lors des cérémonies officielles. Cet habit symbolise le martyre que les cardinaux sont prêts à vivre.
Un cardinal n’est pas nommé mais créé par un décret pontifical. Voilà un mot qui interpelle. Un cardinal ne prend pas un poste vacant qu’il faudrait à tout prix pourvoir. Sa mission de cardinal lui est donnée parce qu’il est un bon berger.
« Pour la promotion au cardinalat, le pontife romain choisit librement des hommes qui sont constitués au moins dans l’ordre du presbytérat, remarquables par leur doctrine, leurs moeurs, leur piété et leur prudence dans la conduite des affaires ; ceux qui ne sont pas encore évêques doivent recevoir la consécration épiscopale. » explique le Canon 351 du Code de Droit canonique, en vigueur depuis 1983.
Sur décision du pape Paul VI, à travers son Motu Proprio « Ingravescentem aetatem” publié en 1970, les cardinaux ne peuvent plus participer à l'élection du souverain pontife passé l’âge de 80 ans.
Et c’est en cela que la création de Jean-Marc Aveline en tant que cardinal électeur replace la France au coeur du processus ecclésial : il sera le sixième cardinal français, à ce jour, à prendre part à l'élection du prochain souverain pontife, et le seul à être en activité dans un diocèse.
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