Ils ont entre 18 et 35 ans, et donnent de leur temps pour les sanctuaires. Un programme estival de plus en plus courant ces dernières années, et qui permet de faire vivre des lieux touristiques en leur redonnant une âme chrétienne. Le sanctuaire de Rocamadour est devenu un véritable vivier d’évangélisation grâce à ces jeunes bénévoles, que l’on reconnaît à leur fameux polo bleu.
Tout a commencé il y a une dizaine d’années lorsque des jeunes du coin sont venus aider le curé à faire quelques travaux au sanctuaire. Au fil du temps, ils se sont aperçus qu’il y avait un réel besoin pour faire vivre ce sanctuaire qui accueille chaque année pas loin d'1,8 million de visiteurs. Les jeunes sont revenus et tout s’est organisé petit à petit autour du parvis, au pied de la basilique et des sept chapelles pour développer tout un accueil.
Ceux qu’on appelle maintenant les polos bleus se relaient chaque été et aux périodes d’affluences touristiques pour assurer un accueil inédit des visiteurs. Sans eux, ces derniers ne passeraient sûrement que deux minutes au sanctuaire. Les bénévoles ont souvent dix secondes, le temps de leur servir un verre d’eau, pour entrer en contact avec eux.
S’en suivent quelques échanges classiques avant de passer aux armes secrètes, telles que les « SMS de Dieu ». Un petit mot sur un papier qui va toucher parfois le visiteur, et qui s’ouvrira peut-être à un dialogue plus profond avec le jeune qui le lui aura tendu.
Le père Florent Millet, recteur du sanctuaire de Rocamadour depuis six ans, s’étonne de voir chaque année autant de jeunes donner de leur temps de vacances. Balayer le parvis, remplacer les luminions, animer les liturgies, ils ont la charge du fonctionnement du sanctuaire, à eux seuls.
On leur donne les clés du sanctuaire, ils en sont les gardiens.
Le recteur s’assure que chacun entre vraiment dans la démarche du bénévolat propre au lieu, qui repose sur trois piliers : le ressourcement personnel des jeunes, à travers la prière quotidienne, les offices, et un temps d’enseignement, l’apostolat avec l’accueil des visiteurs, et enfin le service qui permet de faire tourner le sanctuaire. "Avant les polos bleus, le sanctuaire était moins connu, encore très local et diocésain. Quelques guides rémunérés proposaient des visites, mais cela ne suffisait pas à donner une âme à ce lieu", précise le Florent Millet.
Étudiante, cela fait trois ans qu’Amélie revêt chaque année son polo bleu pour vivre la joie de l’annonce du Christ. "Quand on dit que Dieu nous parle, on l’expérimente vraiment, tous les soirs on se retrouve avec les bénévoles et on dit les grâces qu’on a vu dans la journée", raconte-t-elle.
Lors de ses deux années de bénévolat précédentes, Amélie a eu la joie de voir un petit miracle se réaliser. Un couple s’était présenté à elle pour lui confier une intention de prière douloureuse, celle de ne pas parvenir à avoir un enfant.
Un an après, la jeune bénévole a été chargée de récupérer le livre d’or au fond d’une des chapelles du sanctuaire, dans lequel elle lut la dernière action de grâce qui remerciait la Vierge Marie de leur avoir donné un enfant. Amélie fut émue en revenant avec le recteur pour bénir le nouveau-né, lorsqu’elle vit qu’il s’agissait du couple rencontré un an auparavant. "Autant je sais que la prière porte toujours du fruit et que quelque chose se sème, autant là c’était vraiment incarné par la naissance d’une petite fille", témoigne Amélie.
De nombreux miracles ont eu lieu dans ce sanctuaire, pendant longtemps placé 4e dans la liste des lieux de pèlerinage après Jérusalem, Rome et Saint Jacques de Compostelle. Le premier étant la découverte en 1166 du corps intact d’Amadour, un ermite qui aimait prier la Vierge Marie. Il aurait été enterré aux côtés de la Vierge Noire en noyer aujourd’hui exposée dans le sanctuaire.
Cette dernière est notamment priée par les marins en danger, Henri Plantagenet ayant érigé une réplique de la statue à Camaret sur Mer, lieu de départ de nombreux navires. Des ex-votos de bateaux sont d’ailleurs accrochés dans la chapelle de la Vierge Noire de Rocamadour, pour la remercier de nombreux miracles en mer.
Il arrive que la cloche dite miraculeuse de cette chapelle se mette à sonner après des sauvetages en mer, alors même qu’elle n’a aucun mécanisme lui permettant de fonctionner. La dernière fois qu’elle a retenti dans la vallée fut le 29 septembre 2008, lors du sauvetage miraculeux de deux jeunes marins au large du Maroc.
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