Irak
Voyage du pape en Irak : "une grâce pour tous les chrétiens, une bénédiction pour l’Église entière" pour le cardinal Sako
En partenariat avec FRATERNITE EN IRAK
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Mgr Petros Mouche, archevêque de Mossoul, raconte, à quelques jours de la visite du pape, la reconstruction des chrétiens de son diocèse et la cohabitation avec les musulmans.
Nous retrouvons Étienne Pépin à Qaraqosh, en Irak, pour un entretien exceptionnel avec Monseigneur Petros Mouche, archevêque de Mossoul.
Dans cette émission en partenariat avec Fraternité en Irak , l'archevêque, dont le diocèse a dû être délocalisé à Qaraqosh, raconte comment les chrétiens syriaques catholiques mais aussi chaldéens tentent de se reconstruire dans un pays ébranlé par des années de terrorisme islamiste.
L'église restaurée Al Tahira de Qaraqosh
Mossoul, peuplée essentiellement de chrétiens, a été l'une des villes les plus impactées par les attaques de Daech ces dernières années. À cause de cela le diocèse a dû être délocalisé, une situation complexe qui a souvent obligé les syriaques catholiques de Mossoul à quitter leurs maisons et leurs paroisses.
"Nous avons maintenant à Qaraqosh presque 25 000 personnes alors qu'autrefois il y en avait 50 000, presque tous sont des syriaques catholiques, il y a quelques familles chaldéennes" explique l'archevêque. Même s'il y a encore beaucoup à faire, la reconstruction avance et petit à petit la vie recommence.
L'archevêque décrit une atmosphère plus apaisée, pourtant l'éventualité d'un retour à Mossoul est encore trop prématurée pour une grande partie de la population chrétienne, profondément marquée par la violence du fanatisme de Daech.
Mgr Petros Mouche dans sa chapelle à Qaraqosh où son diocèse a du être délocalisé.
À Mossoul, certains sont restés. Chaque dimanche, ils sont une cinquantaine à se retrouver à l'église Al-Bichara pour continuer à prier et propager le message du Christ malgré la peur. Pour l'archevêque Petros Mouche, c'est un "droit de conscience de continuer ce que nos pères ont commencé là-bas, nous sommes fiers d'être chrétiens et nous voulons que cette évangélisation chrétienne continue là-bas à Mossoul".
La majorité des familles n'ont pas rejoint Qaraqosh, mais se sont exilées à l'autre bout du monde, dont 1000 familles en Australie. Ils restent très attachés à leur terre de naissance et se sentent membres à part entière du diocèse de Mossoul. Certains commencent à revenir à Mossoul après s'être réfugiés en Occident.
Pour l'évêque de Mossoul, qui a grandi dans un village musulman, la cohabitation interreligieuse est naturelle. "Pour nous, vous savez, c'était pas une chose difficile, on vivait vraiment comme des frères, il n'y avait pas de différences entre nous" se souvient-il. Aujourd'hui, les musulmans prennent à coeur la reconstruction du patrimoine chrétien. Mgr Petros Mouche raconte avec émotion qu'un voisin musulman lui a proposé de donner 60 000 dollars pour reconstruire l'une des églises détruites par Daech.
"Il y a pas mal de musulmans qui commencent à sentir la honte de ce qu'a fait Daech et ils ne sont pas d'accord avec cela. Ils trouvent qu'il faut corriger ça avec l'amour, avec l'amitié, avec la bonne entente" explique-t-il. Un message qui résonne particulièrement quelques jours avant l'arrivée du pape en Irak. Une visite vécue comme " une grâce du ciel" par Mgr Petros Mouche. Un symbole fort pour les chrétiens d'Irak et pour l'apaisement des relations interreligieuses.
Comme le pape est le signe de la grâce de Dieu, j'espère que cette grâce la fera son travail dans les âmes et la mentalité des gens pour créer cette relation entre nous et des rapprochements.
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