Irak
Voyage du pape en Irak : "une grâce pour tous les chrétiens, une bénédiction pour l’Église entière" pour le cardinal Sako
En partenariat avec FRATERNITE EN IRAK
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Du 5 au 8 mars le pape François se rendra pour la première fois en Irak pour un voyage historique. Rencontre avec les chrétiens d'Irak qui espèrent beaucoup de cette visite.
Bagdad, Nadjaf, Ur, Erbil, Mossoul et Qaraqoch, du 5 au 8 mars, le pape François se rendra Irak pour son premier voyage pontifical hors d’Italie depuis novembre 2019. Un voyage historique mais aussi symbolique pour donner un nouvel élan à la reconstruction du pays. Afin de bâtir à nouveau les maisons et les églises des chrétiens irakiens, mais aussi de construire la paix et favoriser le dialogue interreligieux avec leurs frères musulmans.
Pour RCF, Etienne Pépin est allé rencontrer les communautés qui vont accueillir François en Mésopotamie, le berceau de la civilisation.
Le pape François se déplacera ensuite dans la plaine de Ninive, notamment dans la cathédrale Al-Tahira de Mossoul, presque complétement détruite par Daesh. Abouna Noël, prêtre du diocèse fut l'un des premiers à revenir sur les lieux après les bombardements. "Ici c'est la ruine dans tout" décrit-il.
La présence du pape sur ces lieux ravagés est primordiale pour le prêtre : "pour moi c'est très important que le pape voit ces églises qui sont détruites, pour donner une image au monde entier de ce qu'a pu faire Daech."
Les villes irakiennes se pavoisent
Les chrétiens irakiens n’ont pas abandonné la plaine de Ninive. Depuis le départ de Daesh en 2017, ils reviennent peu à peu. La ville de Qaraqosh comptait 50.000 chrétiens avant la guerre, 25.000 sont rentrés chez eux. À Mossoul, il y avait plus de 500 familles chrétiennes, seules 70 sont revenues. Les principales églises sont mobilisées pour faire revenir leurs fidèles exilés.
À Mossoul, tout a été détruit par Daesh, la ville est encore dévastée en ruine. Malgré cela, les communautés chrétiennes se reconstituent autour des églises dont la restauration a commencé. C’est le cas de la paroisse d’Al Bichara, un symbole. C'est l’église du camp de réfugiés d’Encawa près d’Erbil qui a été déplacé pierre par pierre pour être réinstallée et embellie, la seule église qui accueille la messe tous les dimanches à Mossoul.
Le père Olivier Poquillon est en charge de la reconstruction du couvent dominicain de Mossoul. Il observe au coeur de sa vie quotidienne l'élan fraternel qui unit les chrétiens et les musulmans dans cette attente de la visite du pape. "Les musulmans sont très attentifs et très désireux que cette visite soit un succès [...] ils sont très excités de renouer avec leurs racines, pas avec leur passé, avec leurs racines pour construire l'avenir" raconte-t-il.
Le voyage du souverain pontife en terre irakienne est un symbole fort pour les communautés chrétiennes mais aussi pour le dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans. "Ce que le pape vient promouvoir c'est précisément une religion qui est un mécanisme de paix, une démarche de paix" témoigne le père Olivier Poquillon. Il rappelle également : "je n'ai jamais vu une religion tenir un fusil, en revanche les Hommes, oui".
Le couvent des dominicains de Mossoul
Devant la haine destructrice de Daech qui a dévasté l'Irak ces dernières années, on peut aisément se poser la question de la difficulté du pardon. Pourtant c’est une nécessité pour le patriarche des chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Ier Sako, car “pardonner ce n’est pas une faiblesse c’est quelque chose de très positif.”
Il exprime toute sa fierté devant l’ardeur de la foi des chrétiens irakiens. “Imaginez-vous, 120 000 chrétiens qui laissent tout derrière eux pour être fidèle à leur foi", raconte-t-il admiratif. Cet acte fort, exemple de fidélité totale est selon lui “une grâce pour tous les chrétiens, une bénédiction pour l’Église entière”.
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