Paris
François-Xavier de Boissoudy est un nom désormais incontournable de l’art sacré contemporain. À travers ses tableaux, il rend témoignage à "la Lumière qui a fait irruption" dans sa vie en 2004 et qui, depuis, lui apprend chaque jour à aimer un peu mieux.
Une exposition intitulée "Face à Face", est consacrée à l’œuvre de François-Xavier de Boissoudy au musée de Fourvière, à Lyon jusqu’au 29 septembre 2024.
Je vivais à l’extérieur de moi-même
Pour François-Xavier de Boissoudy, l’art s’enracine toujours dans une faille. La sienne, c’est une naissance sous X. Dans sa jeunesse, sa blessure originelle produit un art constitué de traits nets et d’ironie, une manière pour lui de prendre de la distance vis-à-vis du réel en se situant au-dessus, en décalé. "Je vivais à l’extérieur de moi-même, dit-il, et l’idée du cœur m’était inconnue. Je ne savais pas qui agissait en moi, la blessure ou moi-même. J’existais pour la galerie."
Rien n’apaise sa souffrance, pas même l’amour de ses parents adoptifs. "Je ne savais pas aimer, confie le peintre, et avec mon épouse Florence c’était compliqué." Pourtant élevé dans la foi chrétienne, il n'a que que "l’intuition de la lumière". Jusqu’à ce jour ensoleillé de 2004. Il a 38 ans.
Ce jour-là, dans son appartement parisien, François-Xavier de Boissoudy se tourne vers Dieu et lui demande d’apprendre à aimer. "J’ai reçu une réponse qui m’a fait sortir d’un coma", raconte-il. J’ai eu la grâce d’être visité en mon cœur et cette Visitation m’a donné le lieu de mon habitation." Il vit une guérison intérieure associée à une belle lumière extérieure.
À partir de ce moment, il a accès en lui-même à tout ce dont il a besoin pour créer une œuvre. Quittant l’ironie il plonge dans l’abandon. Il adopte la technique du lavis et représente la chair et cette humanité infiniment aimées de Dieu.
Je pouvais témoigner d’un Dieu qui aime et qui guérit.
François-Xavier de Boissoudy se considère comme un témoin. Il est passé du dessin d’enfant à l’art, qui est un processus conscient. "Quand on m’a sollicité pour peindre des œuvres de résurrection, confie-t-il, je me suis demandé ce que j’allais apporter plus que tous ceux qui m’ont précédé. Mais quand on rencontre le Christ ressuscité le regard est purifié et j’ai pensé qu’à mon tour, je pouvais témoigner d’un Dieu qui aime et qui guérit. On reste dans l’enfance tant qu’on est la victime de sa blessure. Tant qu’on n’a pas pardonné, on n’est pas adulte. Pardonner, c’est une sorte d’exorcisme personnel qui consiste à prendre le mal qu’on nous a fait et à le mettre hors de soi. C’est ne plus le confondre avec soi-même. Ma blessure n’est pas moi. Ce sont des règles élémentaires de psychologie mais qui, lorsqu’on les vit, permettent d’entrer enfin dans la relation. Au lieu d’être tout seul dans le mal qu’on nous a fait, on se découvre capable d’aimer."
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