"Il enseignait en homme qui a autorité"
Méditation de l'évangile (Mc 1, 21-28) par Sœur Catherine de Coster
Chant final : "Jesus ma joie" par Taizé
Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm.
Aussitôt, le jour du sabbat,
il se rendit à la synagogue,
et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement,
car il enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue
un homme tourmenté par un esprit impur,
qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement :
« Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions,
puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur
et se demandaient entre eux :
« Qu’est-ce que cela veut dire ?
Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité !
Il commande même aux esprits impurs,
et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout,
dans toute la région de la Galilée.
Source : AELF
Dès le jour du Sabbat, entré dans la synagogue Jésus enseignait. On ne sait encore rien de son enseignement. Mais celui-ci frappe ses auditeurs par l’autorité qui s’y manifeste. A la différence des scribes et des pharisiens qui brandissent la Loi et enferment les hommes, Jésus parle en son nom et sa parole est efficace, elle réalise ce qu’il dit.
Quand la foi est réduite à n’être plus qu’une religion faite de rites, de lois et de morale, c’est toujours l’homme qui en pâtit, il devient un objet, possédé par un esprit impur.
Le possédé ne parle pas, il crie !
Le possédé ne croit pas, il sait !
Privé de lui-même, il est pris en otage, colonisé, envahi par un occupant qui le vide de sa propre humanité et s’installe et parle à sa place. Quand la parole est volée, elle n’est plus que cri !
L’homme possédé d’un esprit impur crie : « Je sais qui tu es : le saint de Dieu. » Le démon se prend pour celui qui sait, qui sait tout ! Quand le savoir envahit l’homme, il n’y a plus d’espace pour croire. Chargé de préjugés, monolithique et définitif, le savoir ne laisse aucune place à l’autre. Il s’impose même lorsqu’il est mensonger, même lorsqu’il est hors de toute vérité : « es-tu venu pour nous perdre » ? Comment le Sauveur des hommes pourrait-il chercher à faire tomber quelqu’un ?
Jésus impose le silence à cet homme qui confond le savoir et la connaissance, : « Silence ! Sors de cet homme » ! Dès lors qu’il impose le silence, Jésus ouvre l’espace du respect. Il ne se présente pas en envahisseur mais en partenaire, il ne vient pas occuper l’autre, mais il désire être invité par lui.
Laissons-nous toucher et transformer par l’enseignement de Jésus. Entrons en relation avec autrui par le silence, laissons de côté tous nos savoirs sur les autres et présentons-nous, comme Jésus, en invité. Noël n’est pas loin, c’est en tout petit, en enfant, que Jésus s’est d’abord fait l’un de nous.
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