On le surnomme le "saint Vincent de Paul marseillais". Jean-Baptiste Fouque est une immense figure de la charité à Marseille, il a été béatifié en 2018 par le pape François. La venue du souverain pontife dans la cité phocéenne pour les Rencontres Méditerranéennes est l'occasion de redécouvrir la trajectoire de cet homme discret.
En décembre 2017, le pape François a reconnu l'authenticité d'un miracle obtenu par l'intercession de Jean-Baptiste Fouque (1851-1926). Reconnaissance qui a ouvert la voie à sa béatification. L’abbé Fouque a donc été proclamé bienheureux le 30 septembre 2018. "Une béatification, c’est la reconnaissance d’un culte local, rappelle Antoine d'Arras, même si on peut prier l’abbé Fouque où que l’on soit !" Co-auteur du livre "L’amour ne passera jamais – Bienheureux Jean-Baptiste Fouque, prêtre, homme de Dieu, père des pauvres" (éd. Cerf, 2018), Antoine d'Arras est le directeur du développement et de la philanthropie de la Fondation Hôpital Saint-Joseph de Marseille : c’est l’une des nombreuses œuvres de l’abbé Fouque qui existent encore aujourd’hui.
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Durant toute sa vie de prêtre, Jean-Baptiste Fouque a confessé, célébré des mariages, baptisé… Mais il n’a cessé de "créer des œuvres au nom de sa foi pour répondre aux maux de son temps". Pourtant, s’il a énormément œuvré pour les habitants de Marseille, l’abbé Fouque est peu connu du grand public. Sans doute est-ce parce qu’il "n’a quasiment jamais quitté Marseille, à part pour un pèlerinage à Paray-le-Monial".
Simple prêtre, Jean-Baptiste Fouque l’est resté toute sa vie. Homme discret, il était "excellent dans la relation de personne à personne" mais a "toujours fait preuve d’une certaine timidité en public". "On l’a même cru muet dans son enfance, tant il a parlé tard !" Et lorsque, tout juste ordonné, il a dû prêché pour la première fois, il avait oublié ses notes à la sacristie. Paralysé par l’angoisse, il n’a pas pu prononcer un seul mot, comme le raconte son biographe.
Il a créé une multitude d’œuvres pour répondre réellement aux maux de son temps
Issu d’une famille de la classe moyenne, dirait-on aujourd’hui, Jean-Baptiste Fouque a grandi en haut de la Canebière, non loin du port de Marseille. Son père qui était contremaître, s’occupait de charger et décharger les navires. C’est surtout sa mère, "très pieuse et avec beaucoup de personnalité", qui lui a transmis la foi. D’ailleurs ses deux fils sont devenus prêtres. Mais Jean-Baptiste doit aussi beaucoup au Père Joseph-Marie Timon-David (1823-1891), grand éducateur de Marseille au XIXe siècle, créateur de congrégations. "Ce qu’il a appris auprès de cet éducateur, il va le resservir aux générations suivantes."
Au cours des 75 années qu’a duré sa vie, l’abbé Fouque a vu la ville de Marseille "plus que tripler sa population". Elle est passée de 195.000 habitants en 1851 à 652.000 habitants en 1926. Avec l’arrivée du chemin de fer ou l’ouverture du canal de Suez, des populations entières sont arrivées dans la cité phocéenne. Venues d’Ardèche, des Hautes-Alpes ou d’Italie, elles ont été "le terreau du soutien et de l’attention portée aux autres par l’abbé Fouque". "C’est pourquoi il a créé une multitude d’œuvres pour répondre réellement aux maux de son temps."
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