La vie extraordinaire de Charles de Foucauld, c’est celle d’un jeune orphelin devenu militaire et qui, après sa conversion a arpenté le Maghreb en explorateur avant de s’installer dans le Sahara algérien pour y vivre en ermite, dans le dépouillement le plus total. Son seul objectif : être une présence du Christ auprès de ses frères. Comment est-il devenu saint ? Pourquoi l’Église a-t-elle décidé de le canoniser ? RCF Anjou vous propose une table-ronde exceptionnelle pour retracer la vie de Charles de Foucauld.
À Saumur particulièrement et encore plus au sein de la paroisse Charles-de-Foucauld, on s’apprête à vivre intensément la cérémonie de canonisation prévue ce dimanche 15 mai à Rome. Raphaël Delacroix, directeur de RCF Anjou, y a enregistré une table-ronde exceptionnelle à l’Institution Saint-Louis, à Saumur. Un collège-lycée dont la chapelle est le lieu de l’accident du charpentier Charle, reconnu miraculé.
Pour évoquer la vie de Charles de Foucauld, Raphaël Delacroix reçoit le Père Emmanuel d'Andigné, curé de la paroisse Charles-de-Foucauld à Saumur ; le Père Vincent Artarit, prêtre du diocèse d’Angers ; le Père Bernard Ardura, postulateur de la cause en canonisation de Charles de Foucauld ; Charle, charpentier à Saumur et "miraculé" de Charles de Foucauld ; François Asselin, employeur de Charle.
Né en 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld a été orphelin dès 6 ans. Sa vie a été "marquée par la douleur, dès le début", souligne le Père Emmanuel d'Andigné. Nul doute que ces décès auront un impact sur sa vie, "dans la mesure où il va se trouver assez rapidement à la tête d’une grande fortune, de grandes possibilité et ceci va coïncider avec son adolescence et lui donnera de multiplies occasion de réaliser ses désirs le plus immédiats", selon le Père Bernard Ardura.
À 27 ans Charles de Foucauld écrit : "Pendant 12 ans je n’ai cru ni en rien ni en personne." Devenu adolescent Charles de Foucauld ne se reconnaissait plus dans les mots de la foi de son enfance. Pour Bernard Ardura, il y a là "un signe très intéressant pour aujourd’hui : la foi elle aussi a besoin de grandi, de mûrir, de passer de l’enfance à l’adolescence et à l’âge adulte". Or, "c’est ce qui ne s’est pas produit chez lui et qui a fait que cette foi pour lui n’était plus crédible".
On a beaucoup parlé de sa vie d'élève officier à l’école de cavalerie de Saumur entre 1878 et 1879. Une période au cours de laquelle Charles de Foucauld menait une vie de patachon et organisait des fêtes dans les grandes maisons bourgeoises de la ville. Le Père Artarit précise tout de même que le jeune Charles de Foucauld ne participait pas à ces fêtes car il sentait "que là ne se trouvait pas la vérité et la joie".
Sa sensation de vide intérieur va rencontrer un autre vide : celui du désert en Algérie. "Il a deux chocs importants en arrivant en Algérie, selon Vincent Artarit, le désert est un silence tout à fait incroyable qui le fait beaucoup réfléchir et puis tous ces musulmans qui prient avec ferveur, ça l'épate, il se dit il y a peut-être quelque chose..."
"Il a été ouvert en voyant les musulmans prier à une autre dimension que la dimension matérielle", explique Bernard Ardura. Charles de Foucauld n'a pas été tenté par l'islam mais voir la ferveur des musulmans l'a fait "sortir de cette sorte de cocon dans lequel il s'était renfermé et qui va être une première percée dans son agnosticisme".
Un jour, à Paris, sa famille a encouragé Charles de Foucauld à rencontrer le Père Henri Huvelin, prêtre à l'église Saint-Augustin. "Quand l'abbé Huvelin le rencontre, il lui demande de se confesser", raconte Vincent Artarit. C'est alors que Charles de Foucauld a vécu non pas une conversion mais "une découverte profonde de Dieu, qui est là, miséricordieux". Il a décidé de consacrer toute sa vie à cet amour absolu de Dieu. Il a lui-même écrit : "Dès que j'ai su qu'il y avait un Dieu, je ne pouvais pas faire autrement que de lui donner toute ma vie."
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