Lourdes
À Lourdes, le Bureau médical et le Comité international examinent avec rigueur chaque guérison déclarée. Entre science et foi, ce processus patient reflète la vocation du sanctuaire : un lieu de prière et d'espérance.
À Lourdes, lieu de pèlerinage et d’espérance, le Bureau des constatations médicales veille depuis 1883 à étudier les guérisons rapportées par les pèlerins. Fondé à la demande du père Rémi Sempé, premier recteur du sanctuaire, ce bureau est un espace où la science se met au service de la foi.
Chaque guérison y est examinée avec rigueur, loin de toute recherche de sensationnel. Le professeur Emmanuel Jonquet, membre du Comité médical international de Lourdes, le rappelle : "Le miracle est quotidien à Lourdes", mais l’essentiel est ailleurs. Ce qui compte, c’est la rencontre avec Dieu et l’accompagnement des personnes souffrantes. Une démarche qui illustre la mission profonde de Lourdes : unir la foi et la science au service des plus fragiles.
Créé il y a plus de 140 ans, le Bureau des constatations médicales de Lourdes est aujourd’hui présidé par le Dr Alessandro de Franciscis. Ce lieu accueille les pèlerins qui viennent déclarer une guérison, ainsi que les médecins et soignants qui y participent. Son rôle est simple, mais crucial : examiner avec sérieux chaque dossier de guérison rapporté. Si la guérison semble inexpliquée par les connaissances médicales actuelles, le dossier est soumis à un examen plus approfondi.
Comme le souligne le Pr Emmanuel Jonquet, "nous ne sommes pas là pour juger des miracles, mais pour attester des faits". Un travail rigoureux qui rappelle que la foi à Lourdes ne repose pas sur le spectaculaire, mais sur l'écoute, la prière et le soin des plus vulnérables.
Pour approfondir l’examen des guérisons, un second niveau d’expertise intervient avec le Comité médical international de Lourdes (CMIL). Créé en 1947, ce comité rassemble aujourd’hui une trentaine de médecins venus du monde entier.
Depuis 1954, ce comité s’est internationalisé, renforçant l’exigence de rigueur dans l’évaluation des cas. Il est actuellement présidé conjointement par Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes, et par le Pr Olivier Jonquet. Ce dernier a été désigné par l’évêque pour mener ce travail de discernement, en lien étroit avec le Bureau des Constatations Médicales. Lorsque ce dernier conclut à une guérison inexpliquée, le dossier est transmis au CMIL pour une analyse encore plus approfondie.
Depuis sa création, plus de 70 000 guérisons ont été déclarées au Bureau médical de Lourdes, mais seulement 70 ont été officiellement reconnues comme "miraculeuses" par l’Église. Ce chiffre reflète la grande exigence scientifique et théologique des processus en place. Chaque guérison est soumise aux critères établis par le cardinal Lambertini, qui fixent un cadre strict : la maladie doit être grave, diagnostiquée et répertoriée, et la guérison doit être soudaine, définitive et sans traitement qui puisse l’expliquer.
Le processus de reconnaissance prend souvent du temps – parfois plusieurs années – avant que l’Église ne se prononce. Un exemple emblématique est celui de Bernadette Moriau, dont la guérison a été reconnue en 2018 après plus de 10 ans d’analyse approfondie.
Ce qui fait la force de Lourdes, c’est que la foi ne repose pas uniquement sur les miracles visibles, mais sur une rencontre quotidienne avec Dieu. À Lourdes, les pèlerins viennent avant tout pour se ressourcer dans la prière, confier leurs souffrances et trouver la paix. Le message de Lourdes reste centré sur la pénitence, la prière et la conversion des cœurs.
Ainsi, le travail des médecins du Bureau et du CMIL s’inscrit dans une démarche de service, pour la vérité, mais aussi pour la foi. Au-delà des guérisons physiques, c’est une guérison intérieure, spirituelle, qui est souvent vécue par les pèlerins, rendant Lourdes unique par son équilibre entre foi et science.
Alors que le sanctuaire de Lourdes se prépare à célébrer la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre, cette journée vient rappeler l’essence même de la vocation de ce lieu : une rencontre profonde avec la Vierge Marie. La fête souligne l’un des piliers de la foi chrétienne, la pureté de la Mère de Dieu, apparue à Bernadette en déclarant : "Je suis l’Immaculée Conception".
C’est dans cet esprit que le Bureau Médical de Lourdes, avec sa rigueur scientifique et son exigence de vérité, prend sa place : non pour glorifier des guérisons miraculeuses, mais pour attester humblement de l’inexpliqué, laissant à l’Église la reconnaissance finale du miracle, en lien direct avec la foi mariale.
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