Dans l'Évangile de ce dimanche (Jn 21, 1-19) l'évangéliste Jean raconte une histoire qui se passe après la Résurrection. Jésus apparaît une nouvelle fois aux disciples, au bord du lac de Tibériade. Ce texte décrit toutes sortes de signes, notamment ceux du pain et du poisson... Explications d'Arnaud Alibert, prêtre de la congrégation des Augustins de l'Assomption, aumônier des étudiants à l'université catholique de Lyon.
Évangile du dimanche 1er mai (Jn 21, 1-19)*
Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »
Source : AELF
Après la Résurrection, les disciples sont de retour en Galilée. La Galilée, c'est "une terre ordinaire". On n'est plus à Jérusalem, la ville où tant de drames ont eu lieu. Sur cette terre, qui est celle où le Christ a exercé la plus grande partie de son ministère, les disciples ont, on le devine, le cœur lourd. Ils ne pleurent pas simplement la perte d’un ami, suppose Arnaud Alibert. Mais aussi "tout ce que la présence de cet ami avait suscité comme espérance, comme foi". "Peut-être aussi qu’ils ne savent pas que faire de cette résurrection..."
Dans cet Évangile, il a d'un côté les poissons que les disciples sortent de l'eau comme par miracle. Et puis il y a les poissons déjà sortis de l'eau, que le Christ fait griller sur la plage. Pour Arnaud Alibert, c'est un écho au récit de la guérison à la piscine de Bethzatha (évangile de Jean, chapitre 5, versets 1 à 9). Dans ce texte a lieu la guérison d'un homme qui précisément, n'a été plongé dans l'eau pour être guéri.
Ces deux textes où il est question d'un miracle en dehors de la sortie ordinaire de l’eau, nous parlent d'un "don gratuit de Jésus", selon le Père Alibert. "On est sur un récit où le Christ ressuscité est là en forme de don, il se donne, et c’est cette avalanche de dons du Christ qui va dessiner une période nouvelle et plus rien ne sera comme avant."
Peu de nos contemporains connaissent les Évangiles. Ils n'y sont pas hostiles mais ils n'ont plus d'occasion d'y avoir accès. C'est partant de ce constat que, avec l'éclairage d'un bibliste, Béatrice Soltner propose chaque semaine un texte d'Évangile pour qu'il soit entendu (ou réentendu), pour en savourer la nouveauté et faire l'expérience que - si incroyable que ce soit à l'heure de l'instantanéité - cette parole écrite il y a plus de 2.000 ans nous rejoint toujours au plus profond.
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