Inde
Yann Vagneux, prêtre au bord du Gange
En partenariat avec MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARIS
En partenariat avec MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARIS
Prêtre des Missions Etrangères de Paris , Etienne Frécon vient de passer plus de 9 ans à Taiwan. De retour à Paris où il a été nommé vicaire général des MEP, il revient sur cette longue expérience d'immersion dans la culture chinoise de cette île qui a vu sa population catholique passer de 10 000 à 300 000 pratiquants entre 1953 et 1963.
Envoyé par les Missions Étrangères de Paris il y a presque 10 ans sur l'état insulaire de Taiwan, le père Étienne Frécon est rentré récemment. En plus de son service auprès d'une paroisse catholique taiwanaise le jeune prêtre de 40 ans a également été directeur du grand séminaire de Taipei pendant trois ans.
Alors qu'il pensait aller à Singapour pour apprendre le chinois et s'occuper de la communauté catholique sinophone, Etienne Frécon est finalement envoyé à Taiwan en 2012. Comme tous prêtres des Missions Étrangères de Paris, il consacre les trois premières années de sa mission à apprendre la langue de l'île : le mandarin. "En apprenant la langue, on apprend à se situer dans un monde, dans un univers linguistique et culturel" explique-t-il. Une immersion nécessaire pour mener à bien sa mission pastorale. "Quand on arrive là-bas c'est vraiment une expérience de renaissance, d'enfantement et d'humilité" se souvient le prêtre originaire de Lyon.
En 1953 et 1963, la population catholique de l'île de Taiwan passe de 10 000 à 300 000 en seulement 10 ans
Taiwan est connue pour son esprit démocratique et sa liberté religieuse. "Il y a énormément de religions qui sont présentes sur le territoire" explique Étienne Frécon. Le taoïsme est la religion majoritaire mais on trouve aussi de nombreux bouddhistes ainsi qu'une importante population protestante. Les catholiques représentent 1% de la population, environ 100 000 individus. "On peut quelle que soit notre religion, musulman, chrétien, bouddhiste, pratiquer librement, il n'y a aucun problème" rappelle le père Frécon.
En 1953, on compte 10 000 chrétiens sur l'île. Par la suite, plus d'un million d'hommes arrivent à Taiwan pour fuir le communisme dont des évêques, des prêtres chinois et des missionnaires. "Quand ils sont arrivés sur l'île, ils ont divisé l'île en sept diocèses, ce qui est énorme pour la petitesse de l'île et chaque prêtre s'est fait sa petite paroisse" raconte le missionnaire des Missions Étrangères de Paris. En 10 ans, la population catholique de Taiwan est passée de 10 000 à 300 000. On appelle aujourd'hui ces conversions massives "le miracle de Formose". Pourtant depuis 1963 cette population est en déclin et compte 100 000 pratiquants aujourd'hui.
Pour Etienne Frécon la réponse à cette question est multiple, mêlant mission locale et évangélisation. "Il y a des communautés catholiques religieuses qui s'installent à Taiwan dans l'espoir un jour d'aller en Chine et il y en a qui se sont vraiment installées et qui ont travaillé pour le développement de la mission et de l'Église à Taiwan. Les Missions Étrangères, par exemple, ont a vraiment travaillé pour l'enracinement de l'Église locale dans le diocèse."
En 2018, Etienne Frécon est nommé directeur du grand séminaire de Taipei à seulement 35 ans. Un défi surprenant auquel le jeune prêtre étranger a répondu favorablement. "Je pense qu'il voulait, en nommant un jeune, trouver quelqu'un qui soit capable d'entendre les défis des nouvelles générations. Le fait aussi d'être étranger avec une certaine expertise de l'histoire de l'Église en Occident permettait un certain recul et une certaine neutralité" note Etienne Frécon. Après 9 ans sur l'île de Formosa, le père Frécon a été rappelé à Paris. Le 22 juillet 2021, il est élu vicaire général des Missions Étrangères de Paris. "Ce que j'ai reçu le plus c'est une ouverture du coeur" conclut le père Frécon pour résumer ses dix ans à Taiwan.
En 2018, Etienne Frécon est nommé directeur du grand séminaire de Taipei à seulement 35 ans
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
Chine
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !