Dimanche 22 avril 2018, c'était la Journée mondiale de prière pour les vocations. "Beaucoup de jeunes ont peur de Dieu. Ils pensent que le Seigneur va les appeler à une vocation qu'ils n'aimeront pas ou même que justement, puisqu'ils désirent se marier, que le Seigneur les appellera au célibat." Responsable du service des vocations pour le diocèse de Valence, le Père Benoît Pouzin constate un "déficit de communication pour dire ce qu'est un prêtre aujourd'hui". En 2017, l'année de ses 40 ans, il a écrit "Je fais le plus beau métier du monde" (éd. L'Emmanuel) : un témoignage adressé aux jeunes pour leur dire ce qu'est la vie d'un prêtre. "La vie d'un prêtre, les jeunes ne voient pas vraiment au quotidien à quoi ça correspond."
SYNODE | En 2018, l'Église donne la parole aux jeunes - Du 3 au 28 octobre 2018, un synode des évêques se déroulera à Rome sur le thème: "Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel". Pour éveiller l'intérêt des jeunes et sonder leurs attentes, RCF fait un tour de France des mouvements, aumôneries et associations en lien avec la jeunesse. Chaque mois, l'émission QUITTE TON CANAP' leur donne la parole, ainsi qu'à leurs évêques et aux responsables des pastorales des jeunes dans les diocèses.
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Son livre a pour sous-titre une série de "hashtags", comme on dit dans le langage des réseaux sociaux : #prêtre #joie #JésusChrist. Présent sur Facebook, le Père Benoît Pouzin est un prêtre connecté. Il partage des photos des retraites qu'il fait avec des jeunes et aussi de Glorious, du groupe de pop louange qu'il a créé avec Aurélien, Benjamin et Thomas, ses trois frères. Lui était batteur, ce qui était sa passion. Et à deux ans de son ordination diaconale il a fallu faire un choix, la musique ou la prêtrise : "Ça a été une question extrêmement difficile, parce que moi je vibre derrière une batterie !"
Depuis qu'il est prêtre, Benoît Pouzin célèbre chaque jour l'eucharistie. Une manière de rester "connecté... au Christ !" L'objectifd de son livre c'est de dire que l'on peut être prêtre et heureux, avoir fait le choix du célibat et heureux.. Il ne cache pas pour autant les difficultés qui sont les siennes, quand il partage la souffrance des familles en deuil, notamment. Ou quand il est difficile de faire changer les habitudes dans sa paroisse... Le prêtre, "un homme comme un autre qui vit ses passions, ses joies, ses peines, ses joies, ses peines, ses difficultés".
Pour lui, ça a commencé à 14 ans. Un adolescent en sweat à capuche réfractaire tous les dimanches pour accompagner ses parents à la messe. Encore plus cet été-là où il participe en famille à une session d'été organisée par la communaité de l'Emmanuel à Paray-le-Monial.
Le 16 juillet 1991, il s'en souvient car il a fait "pour la première fois de [sa] vie l'expérience d'ouvrir [son] cœur." La journée avait commencé par une adoration du saint Sacrement : lui passe de la colère à la moquerie, du jugement - "tous ces bons cathos en prière" - à... une observation petit à petit attendrie devant ces jeunes en prière. "Car en fait c'est beau de prier." Alors il "lance un défi au Seigneur : si tu es vraiment là manifeste toi à moi". Comme il le dit, il n'a pas eu d'apparition, mais il parle d'une "expérience d'être en face de Dieu qui m'aime, qui m'a créé et qui vient manifester sa tenrdresse et son amour au jeune que je suis à ce moment-là".
Depuis, il a fait du chemin, mais cette expérience vécue à l'adolescence, c'est celle que sont invités à faire ceux à qui la foi chrétienne a été transmise - des parents, des amis - et qu'il s'agit de choisir librement. C'est là "tout l'enjeu" d'une vie chrétienne, de "passer d'une foi reçue à une foi vécue". L'adolescence c'est précisément, le moment où faire ce choix. Le prêtre qu'il est devenu a pour mission d'"aider les jeunes à faire ce pas, de pouvoir oser". "La foi, c'est oser, c'est choisir, c'est dire je crois, c'est un acte de confiance, d'engagement, de libération, de vie."
Qu'est-ce Dieu veut pour moi ? La question qui se pose au croyant peut sembler vertigineuse. Pour Benoît Pouzin, ce sont "la prière, de vrais amis et l'accompagnement spirituel" qui lui ont permis de choisir et de répondre à sa vocation de prêtre. Comment sait-on si on a fait le bon choix ? "Dieu ne descendra pas du ciel pour dire : il faut que tu sois prêtre, il faut que tu sois marié !" Le signe qu'on a fait le bon choix, c'est "la joie et la paix" que l'on ressent.
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