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Qu'y a-t-il après la mort pour les chrétiens ?

RCF, le 18 octobre 2022 - Modifié le 17 janvier 2023

Le 2 novembre, c'est le Jour des morts ou commémoration de tous les fidèles défunts. Mais qu’est-ce que la mort pour les chrétiens et pourquoi célébrer les défunts ? Le purgatoire existe-t-il ? Peut-on croire que nous allons retrouver les défunts aimés au paradis ? RCF a posé la question au Père Guy Lepoutre, jésuite.

Le Tintoret Le Paradis ©Wikimédia commonsLe Tintoret Le Paradis ©Wikimédia commons

Pour les chrétiens, qu’y a-t-il après la mort ?

 

P. Guy Lepoutre : Nous avons une âme, un principe spirituel qui a été créé par Dieu à l’image, à la ressemblance, de Dieu. À notre mort, l’âme quitte le corps. Traditionnellement on dit qu’il y a un jugement particulier : l’âme se voit dans la présence magnifique du Dieu vivant, qui est tout amour. Elle est elle-même immensément attirée par Dieu, elle va aller dans la lumière de Dieu, elle va monter dans la lumière de Dieu.

 

Quel est le parcours de l'âme après la mort ? Y a-t-il des étapes ?

 

On ne sait pas très bien comment ça se passe, bien sûr ! Mais on voit que l’âme est très ambiguë, il y a des choses en elles qui sont lourdes, il y a beaucoup de non amour. L’âme se dit : je ne peux pas entrer dans la lumière de Dieu comme ça, ce n’est pas possible !Le purgatoire, c’est comme des fiançailles d’amour : l’âme brûle de voir Dieu qui est si beau et si magnifique. Le purgatoire est un temps d’amour intense où on désire Dieu et où on se sent indigne, on se nettoie de ses égoïsmes, de ses duretés. Mais Dieu aide et la prière de l’Église aide.

 

Que savons-nous du paradis ?

 

Ce qu’il y a de sûr, c’est que c’est une naissance qui se prépare. On est comme des embryons dans la terre, et c’est le jour de notre mort que nous sortons de ces stades embryonnaires. Cette âme s’est faite au fur et à mesure des années où on a appris à aimer - ou bien on a gâché l’amour.

 

Saint Jean nous dit bien que la vie éternelle, d’une certaine façon elle a déjà commencé, elle est en croissance. "Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle", dit saint Jean (Jn 6, 54). Cela signifie que la semence de vie éternelle est en nous, la vie du fils de Dieu est donnée pour grandir en nous progressivement. Viendra le jour où on sera entièrement libérés du temps et de l’espace et notre âme entrera dans le mystère de Dieu…

 

Au paradis, chacun gardera son identité : tout ce qui aura été valorisé pendant notre chemin terrestre, les charismes qui se seront développés, toutes sortes de dons, de talents, tout ça sera accompli. Chacun d’entre nous aura sa personnalité accomplie. On se reconnaîtra et on reconnaîtra la beauté de l’œuvre de Dieu les uns dans les autres. Ce sera évidemment quelque chose de très beau je pense !

 

Qu’est-ce que l’enfer pour les chrétiens ?

 

L’âme qui a refusé l’amour, qui s’est endurcie dans la haine, le refus de Dieu, la moquerie de toute réalité spirituelle, risque de rester dans son enfer-mement. Incapable d’aimer, elle s’est enfermé dans des processus d’égoïsme et de haine. Elle est dure comme une pierre en un sens. Le feu de la générosité de Dieu ne peut pas l’atteindre, c’est ça le mystère de l’enfer. Lorsque l’âme est fermée par rapport à toute possibilité d’aimer. C’est terrible cette incapacité d’être dans l’amour.

 

 

Bien sûr, au paradis, on retrouvera les défunts que l’on a aimés !

 

 

Est-ce qu’on peut croire qu’on retrouve les proches défunts ?

 

Bien sûr, au paradis, on retrouvera les défunts que l’on a aimés ! C’est la communion des saints : on les retrouvera dans une immense communion, sans toutes les étroitesses que nous pouvons vivre dans notre vie ici-bas. J’ai 90 ans, j'ai plein d’amis qui sont déjà au ciel !

 

Par exemple, l’amour d’une épouse et d’un époux sera accompli, transfiguré, ils se reconnaîtront, surtout s’ils se sont aidés à être chrétiens ensemble, s’ils ont vécu une grande qualité d’amour. Ils seront dans l’action de grâce de ce que le Seigneur a fait pour eux à travers leur époux / épouse. Tout cela explosera de reconnaissance et de gratitude. 

 

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