En France, la dévotion à la Vierge Marie est avant tout marquée par des lieux. L’Hexagone regorge de sanctuaires mariaux. Des endroits qui connaissent un véritable succès chez les pèlerins, qui viennent parfois du monde entier pour prier la mère du Christ.
On compte en France près de 3.000 sanctuaires mariaux. Certains sont mondialement connus, et attirent chaque année des milliers de pèlerins. Pour d’autres, leur réputation ne dépasse pas les frontières du département. Chacun d’entre eux fait partie de cette particularité française, de cette dévotion mariale toute spéciale dans notre pays. Anciens ou récents, ils sont des lieux de dévotion ou de piété, que l’on qualifie parfois de populaire. En tout cas profonde.
Parmi les plus connus, on retrouve bien évidemment le sanctuaire de Notre-Dame-de-Lourdes. Mais également celui de Fatima, si on élargit à l’Europe. Cela dit, les sanctuaires plus petits et à la réputation limitée, attirent eux-aussi les pèlerins, ainsi que toute sorte de personnes. Dans cette émission, trois sanctuaires seront mis à l’honneur : Pontmain en Mayenne, La Salette en Isère et Rocamadour dans le Lot.
Pontmain est le sanctuaire le plus récent. "L’apparition a eu lieu le 17 janvier 1871. 25 ans après La Salette. On est en Mayenne, à la frontière avec la Bretagne et la Normandie. C’est un sanctuaire qui accueille 150.000 pèlerins par ans. On a fêté les 150 ans l’année dernière. Pontmain nous renvoie à la guerre. C’est un petit village qui vit à l’époque dans l’angoisse des armées prussiennes. Les habitants prient. A force de prier et de ne pas avoir de solution, le découragement s’installe. Un soir, il va y avoir dans le ciel une forme de scénographie. Marie ne parlera pas, mais elle s’exprimera à travers des gestes et des mots inscrits sur une banderole : "priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon fils se laisse toucher" explique le père Renaud Saliba, recteur du sanctuaire de Pontmain.
A l’inverse, Rocamadour, situé entre Toulouse et Limoges, est un sanctuaire plus ancien, mais également plus touristique. "Il est très ancien et il n’a jamais eu d’apparition. Il faut remonter à la naissance du christianisme dans le Quercy. Très rapidement, ce sanctuaire va devenir très important pour la chrétienté. On va venir voir une petite statue de 60 centimètres, en bois. Une vierge assise avec son enfant sur le genou gauche. L’expérience que les pèlerins vont faire, dans ce creux du rocher, c’est d’être accueilli par une maman qui les aime, qui les attend, qui n’est pas là pour les juger, les condamner. Ce qui est beau à Rocamadour, c’est que la Vierge ne nous regarde pas, elle regarde son fils. C’est lui qui va nous sauver" lance le père Florent Millet, recteur du sanctuaire de Rocamadour.
"Les gens viennent très souvent dans le secret de leur cœur. Il y a une démarche. Cela peut être prendre un temps de silence, déposer une bougie. Dans un sanctuaire, il y a la liturgie des célébrations, mais tous les actes de piété que les gens veulent faire" ajoute le père Renaud Saliba, recteur du sanctuaire de Pontmain. Au sanctuaire de La Salette, environ 150.000 pèlerins viennent chaque année. "Nous sommes dans une belle région. Il y a beaucoup de visiteurs qui passent par le site. Il y a ceux qui viennent pour les pèlerinages, mais aussi des gens juste de passage. Il faut vouloir venir à La Salette. C’est la fin de la route. Le visiteur ou le touriste, grâce à ce séjour, devient finalement un pèlerin" lance Anthony Skalba, recteur du sanctuaire de la Salette.
"C’est un ressourcement spirituel et culturel. Beaucoup de groupes viennent, surtout l’été. Notamment des jeunes, qui campent dans la région, ou qui viennent ici dans une démarche de pèlerinages. Je les invite vraiment à être comme le sel de la terre, la lumière dans le monde. Ils sont au milieu d’une foule de touristes. Ils doivent être signes de la présence et de l’Amour de Dieu dans ce sanctuaire qui grouille de monde. Toute une organisation est mise en place pour accueillir tous ces gens. C’est très important de respecter chacun dans sa démarche. Il ne faut pas faire rentrer les gens dans un moule. Ils doivent être touchés par Dieu, pas par nous" conclut le père Florent Millet, recteur du sanctuaire de Rocamadour.
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