Les Racines du rock - page 6

Avec ses 6 frères et sœur, CHUCK BERRY assiste régulièrement aux officies religieux et il adore chanter les cantiques. A l’école primaire il fait partie de la chorale et s’initie à la guitare. Des études qui semblent bien se dérouler, si ce n’est qu’à 17 ans, il est surpris nuitamment en flagrant délit de cambriolage. Il écope de 3 ans en maison de redressement.

En juin 1964, LES ROLLING STONES, nouvelles stars de la scène rock Anglaise effectuent leur première tournée aux ETATS UNIS. De passage à Chicago, ils tiennent à visiter les studios CHESS, l’un des berceaux du blues moderne, auquel ils rendent un hommage sur leur nouvel album. Phil et Leonard CHESS sont les propriétaires des lieux.

Un soir de tournée, dans sa chambre d’hôtel CARL PERKINS note les paroles d’une chanson sur un bout de papier. Il a entendu une réplique qui l’a amusé, et il s’amuse à poursuivre et développer cette réplique. C’était un couple de jeunes qui dansait. Elle lui cassait les pieds avec ses histoires, alors que lui voulait se concentrer sur leur rock.

La police connaît bien JERRY LEE LEWIS, excès de vitesse, exhibitions, voies de faits, insultes aux forces de l’ordre, ivresse sur la voie publique, plaintes pour mauvais traitements, le chanteur est celui par qui le scandale arrive. Mais sa vie n’est pas seulement scandaleuse, elle est également sombre et parsemée de drames.

Jerry Lee Lewis que l’on appelle et qui demande à ce qu’on l’appelle THE KILLER ne dément d’aucune manière son intention de prendre prochainement la place de ce brave plouc que l’Amérique prend pour un Dieu. Le 28 Mars 1958, Jerry Lee Lewis est invité à New-York au PARAMOUNT pour le coup d’envoi de la nouvelle tournée organisée par l’animateur vedette Alan Freed.

Mais qu’avait en tête SAM PHILIPS ce jour-là, quand ce gamin mal dégrossi pousse la porte de sa boutique, sa guitare à la main ? La secrétaire Marion KEISKER l’a déjà vu, car il vient souvent rôder dans les parages. Il a même quelques mois plus tôt sorti quelques dollars pour graver un disque, s’accompagnant lui-même sur sa guitare. C’est pour offrir à M’an avait -il marmonné en guise d’excuse.

Au début de l’année 1959, lorsque RITCHIE VALENS trouve la mort dans un accident d’avion, RITCHIE avait 17 ans, tandis que BILL HALEY fête ses 35 ans, il aurait presque pu être son père. Dans les années 60 puis 70 Bill HALEY et les siens continuent certes enregistrer et à tourner, mais il est de plus en plus éloigné des feux de la rampe. Il est vrai que les droits que continuent à générer ROCK AROUND THE CLOCK sont susceptibles de mettre à l’abri plusieurs générations de HALEY.

Dès qu’il se tien debout, il est lâché dans les rues. Il fait tous les petits boulots qu’un gamin peut faire, cirer les chaussures, la plonge dans les restaurants. Mais il s’est découvert très tôt une passion pour la musique et tout particulièrement le piano. Au début des années 50, il est remarqué lors d’un radio crochet et enregistre 2 disques 78 tours pour la firme RCA.

Il y a de nouveaux venus, comme ce gaillard aux formes rondes et au sourire épanoui, formidable pianiste. Il signe chez IMPERIAL. Peu doué pour les études, il se met à fond sur le vieux piano aux touches usées que son père a échangé contre quelques dollars. Ayant abandonné l’école, il est embauché dans une manufacture, mais il rêve de devenir musicien professionnel.

Les PLATTERS qui malgré de nombreux changement de personnel se firent une solide réputation en Europe. Certains autres formations, plus marquées Blues ou R N B, permirent à leurs chanteurs solistes de poursuivre ultérieurement de belles carrières. D’autres groupes ciblent une clientèle de jeunes, jouant la carte juvénile et recrutant des chanteurs les plus jeunes possibles.

La question en fait est double : qui a inventé la musique ROCK N’ROLL et qui en a inventé le vocable ? Pour la première on a compris, la réponse se perd dans la nuit des temps, pour la seconde, par contre plusieurs noms sont avancés. Dont celui d’ALAN FREED, en tant que présentateur radio. Il revendique être l’inventeur du terme ROCK N’ROLL, du reste MISTER ROCK N’ROLL devient vite son surnom.

A la belle brochette de ses représentants, le label SUN à également ajouté une poignée de seconds couteaux, qui ont vu le succès et la gloire leur échapper mais qui en raison de leur savoir-faire, de leur originalité et de leur talent auraient fort bien pu dans d’autres circonstances se hisser dans le wagon de tête.

Quatrième mousquetaire de l’écurie, dernier en date, mais pas le moindre. ROY ORBINSON a^pprendvite à jouer de la guitare, influencé par son père mécanicien professionnel et musicien amateuréclairé. Avec ses copains il monte différents groupes dont LES TEEN KINGS. Ils font des maquettes, se produisent lors de soirée ou de banquets.

En 1957 JOHNNY CASH se décide à quitter SAM PHILIPS, malgré la publication du premier album 30cm de la compagnie, il est médiocrement content de la diffusion de ses disques et surtout il considère que le pourcentage qui lui revient est ridiculement bas. SAM PHILIPS s’empresse de revoir ses conditions, mais c’est trop tard, JOHNNY CASH est parti.

JOHNNY CASH a le même âge que CARL PERKINS et il vient aussi de l’Amérique profonde et rurale, l’Arkansas où sa famille travaille sur une plantation de coton. Son corps est déformé par la polio, mais malgré son jeune âge il est un guitariste virtuose. Ayant son diplôme de High School, il quitte les siens pour aller travailler à Détroit.

Le succès commercial de JACKIE BRENSTON va convaincre SAM PHILIPPS de créer son propre label SUN RECORDS, le mettant ainsi en mesure d ‘accueillir Elvis PRESLEY 3 ans plus tard. Recommandé à Sam PHILIPPS par B. B. KING, JACKIE BRENSTON enregistre ROCKET 88 le 5 mars 1951 à la tête du groupe The Delta Cats.

Si Sam Philips s’est laissé finalement convaincre de céder le contrat d’ELVIS PRESLEY à RCA, c’est qu’il a d’ores et déjà des idées extrêmement précises sur la façon dont il va utiliser ses 40.000 dollars. D’autres prétendants frappent toutes les semaines à la porte du Studio SUN, 706, Union avenue. Le dernier en date est un petit gars du Sud, un jeunot lui aussi, l’œil vif, le cheveu long et bouclé, le sourire malin.

La mainmise de TOM PARKER sur ELVIS s’étend bien au-delà du simple choix de titres enregistrés, ou de films à tourner. Il façonne littéralement son poulain, voulant en faire un être à part, inaccessible, situé au-dessus de ses semblables et même de ses pairs. Isolé dans sa gigantesque maison et le vaste domaine de GRACELAND, Elvis refuse désormais les interviews et les shows télé.

A la sortie de LOVE ME TENDER, le film provoqua de véritables émeutes et se classa aussitôt parmi les plus grosses ventes de l’année.

TOM PARKER, un homme volontiers grossier, un éternel cigare collé sous le nez, ne nourrit aucun amour particulier pour le rock n’roll. Il se fait présenter Elvis en sortie de scène. Il le toise, cigare au bec : petit va falloir que l’on cause. Dorénavant plus rien ne sera comme d’habitude. Le colonel ne s’intéresse ni au public de LUBBOCK, ni à celui de MEMPHIS, le public qui l’intéresse, c’est celui de l’Amérique toute entière, ni plus, ni moins.