8 novembre 2024
José Luccioni (1903_1978) : un ténor oublié
C’est en compagnie de Danielle Pister que nous allons évoquer la
carrière d’un ténor français dont, malheureusement, les traces
discographiques sont assez ténues pour n’entretenir qu’à minima sa
mémoire et surtout sa manière de donner corps à l’interprétation des
nombreux personnages lyriques que sa carrière lui a fait interpréter.
Corse de naissance, José Luccioni a fait, comme beaucoup de ses
confrères, une carrière à l’époque où les maisons d’opéra
disséminées dans notre pays et dans ses satellites reproduisaient des
programmes - chantés en français - qui faisaient la part belle aux
« tubes » du répertoire ( Puccini, Gounod, Bizet, Massenet…). Ils
étaient, peu ou prou, données régulièrement et dans des productions
quasi identiques sur le plan des décors et de la mise en scène sans
connaître pour autant les défaveurs ou la lassitude d’un public se
déplaçant en masse pour les entendre et les voir. Comme toujours,
une telle admiration est liée à des souvenirs personnels : ceux d’un
père, amateur passionné d’opéra, qui, très tôt, conduisait toute sa
famille à chaque représentation donnée dans le Théâtre municipal
d’Oran où les troupes françaises venaient régulièrement faire escale.
Artiste de grande qualité et de grande renommée et doué d’un
caractère bien trempé, il quitta, bien avant le lever de rideau, le
célèbre récital donné par Callas à l’Opéra de Paris devant le gotha
politique et artistique. Il devait, en principe, lui donner la réplique
dans le second acte de Tosca. En raison du fait que son nom ne
figurait pas sur l’affiche dans une graphisme identique à celui de la
diva, le réduisant de ce fait au rôle d’un faire-valoir inacceptable pour
lui. Pour autant, nombre de ses « descendants » chanteurs se
réfèreront à son style et à sa force d’incarnation des personnages en
même temps qu’à son respect de la partition. Finalement, un modèle
est d’autant plus vivant par le souvenir couplé aux
témoignages. « Rien de tout cela ne manquait à José Luccioni »
conclut Danielle Pister.
Droits image: Une émission avec le Cercle lyrique de Metz