18 octobre 2024
La paix peut renaître
Le 7 octobre 2023 ont eu lieu les odieux attentats terroristes du Hamas. 376 jours et plusieurs dizaines de milliers de morts plus tard, il semble impensable de prêter foi aux propos dans son ouvrage L’Art de la paix, paru récemment chez Flammarion : « la paix peut renaître, plus convaincante et radieuse »
Il est vrai qu’il précise que cela est possible si la paix « devient le principe de la cité complexe, si elle parvient à redéfinir le politique, à construire cet état, réelle finalité des contrats sociaux, où l’utilité de se tenir humain apparaîtra, enfin, plus avantageuse que les délices des pouvoirs…
Une telle perspective suppose donc une triple inversion. Savoir, tout d’abord, penser la guerre comme attentatoire à la paix, au lieu de concevoir celle-ci comme un épisode de trêve dans un jeu d’affrontements perpétuels. (…) En deuxième lieu, la solidarité doit se substituer à la compétition (…) en troisième lieu, enfin, le global doit se substituer au particulier. Nos vieilles relations internationales obéissent à une charte mettant les intérêts nationaux en compétition infinie, oubliant simplement que, dans notre monde présent, l’intérêt national n’est servi que si les intérêts globaux sont préalablement satisfaits ! »
L’art de la paix a ses agents, ONG., institutions du multilatéralisme social, éducateurs et lanceurs d’alerte, il a ses structures et ses ressources.
Hanna Assouline, juive française d’origine marocaine et Sonia Terrab, marocaine de culture arabo-musulmane, toutes deux documentaristes, féministes et membres de l’association Guerrières de la Paix, qui œuvre pour la concorde entre Israéliens et Palestiniens en font partie. Elles ont réalisé un admirable documentaire intitulé Résister pour la Paix. Elles y dressent un état des lieux des générations de juifs israéliens, d’arabes israéliens et de palestiniens et de leur rapport à l’engagement pour la paix. La palestinienne Reem Al-Hajajra qui partage la conviction des deux réalisatrices s’y expriment en termes suivants : « Moi, je suis convaincue que c’est le bon moment pour que les leaders palestiniens et israéliens retournent à la table des négociations ».
Malgré la douleur, la colère, le ressentiment qui s’expriment, toutes les personnes interviewées privilégient l’apaisement.
Les deux réalisatrices répètent inlassablement leur crédo : « Le combat pour la Paix est le plus pragmatique. Il demande du courage. Il résonne avec un sentiment de responsabilité ».
Ce combat demande aussi d’être attentifs à la douleur de l’autre. Il s’agit là d’humanité. Mais pour autant, il faut une solution politique. Hanna Assouline précise : « Aujourd’hui, se battre pour un avenir de paix, de justice et d’égalité, c’est le seul horizon possible ; sinon qu’est ce qu’on a comme options, à part être dans des logiques soit fanatiques, soit messianique d’annihilation, de destruction de l’autre. Il y a 7 millions d’israéliens qui vivent sur cette terre, 7 millions de palestiniens qui vivent sur cette terre. Aucun des deux ne va exterminer l’autre. (…) Ce qui nous manque, c’est du courage politique, c’est des leaders, ces leaders ils existent aussi dans la société civile. »
Comme le dit Bertrand Badie l’art de la paix peut gagner. Les voix de ces leaders, de ces militants qui se battent au quotidien sont aujourd’hui étouffées par les vociférations de haine, mais vous pourrez les entendre dans le documentaire Résister pour la Paix diffusé demain soir, 19 octobre, à 21h00 sur la chaine parlementaire.
Il mériterait d’être diffusée sur grand écran sur la place Stanislas sous l’égide de la mairie de Nancy et du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle, et à l’invitation conjointe de l’Association France Palestine Solidarité, de l’Association Culturelle Juive et de la Communauté Juive. Regardez le film, laissez vous convaincre et dès lundi, décrochez vos téléphones pour appeler nos élus.
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