4 septembre 2024
Pourquoi pas un gouvernement de coalition ?
Comment transformer un État ingouvernable en un État stable
Depuis les dernières élections législatives, il y a deux mois, nous n’avons toujours pas de majorité parlementaire capable de soutenir un gouvernement. En plus, il est assez probable qu’un gouvernement minoritaire, proposé par le plus grand parti ou la plus grande coalition ne survivra pas au premier vote de confiance ou la première motion de censure. En raison de l’ambiance actuelle à l’Assemblée nationale et des paroles dures des chefs de partis politique, j’ai l’impression que la politique se trouve dans une impasse et que même les journalistes sont en panne d’idées pour proposer une solution, puisqu’une grande coalition depuis le parti socialiste jusqu’aux Républicains serait « contraire à la culture française » comme le disent beaucoup.
Se pose alors la question : Comment sortir de cette impasse malgré notre culture politique opposée aux compromis ?
En regardant un pays voisin, nous voyons que depuis 80 ans, la Suisse est gouvernée par une coalition de 4 partis politiques dont le parti socialiste et un parti proche de l’extrême droite. Depuis 80 ans, pendant les campagnes électorales, les partis se critiquent durement, mais après les élections, ils travaillent pour trouver de nouveaux compromis.
En France, une coalition semblable irait depuis les socialistes jusqu’à l’aile droite des Républicains, elle réunirait 310 députés, ce qui fait une majorité absolue confortable pour gouverner. Mais comment pourrions-nous inciter les partis politiques à faire ce genre de coalition large ? Cela pourrait fonctionner par le financement des partis politiques par l’État. D’ors et déjà, le montant du financement des partis est calculé en fonction du nombre de voix obtenues lors du premier tour des dernières élections législatives et du nombre d’élus. Pour sortir de l’impasse parlementaire et pour constituer une majorité, l’État devrait fortement majorer le financement des parties qui acceptent de rentrer dans une coalition large et minorer le financement des autres.
Cependant, cette incitation financière au compromis politique ne deviendra active que si la coalition couvre un large spectre d’alliances électorales.
Ensuite, on pourrait aussi encadrer la recherche des compromis. Un parti avec beaucoup d’élus serait libre de faire moins de compromis et faire moins de concessions avec son propre programme qu’un parti avec peu d’élus.
Si la loi électorale était complétée par une incitation financière pour créer une large coalition, les bons négociateurs seraient récompensés. Il deviendra alors beaucoup plus difficile pour les politiciens et les journalistes d’accuser quelqu’un de compromission ou de trahison des promesses électorales simplement parce qu’il a négocié des compromis nécessaires à la création d’une coalition majoritaire au parlement.
En Suisse, depuis 80 ans, on trouve dans une seule coalition de gouvernement des hommes politiques de gauche qui défendent des idées comme le socialiste français Raphaël Glucksmann et d’autres hommes de droite comme le Républicain français Eric Ciotti. Pourtant, malgré ses coalition très larges, la Suisse n’est pas mal gouvernée.
En plus, encourager une culture de négociation et de compromis par une loi électorale améliorerait l’ambiance générale en France. L’élite politique donnerait ainsi l’exemple de comportements citoyens responsables en donnant plus de poids au bien commun qu’à l’intérêt partisan.
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