Le mythe du progrès : croire que la technologie viendra à bout de la crise écologique
En partenariat avec Les Facultés Loyola Paris
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En ce début d'année, Pascal Greboval, rédacteur en chef du magazine Kaizen, qui explore les solutions écologiques et sociales souhaite nous inviter à vivre une conversion écologique.
L’Épiphanie, c’est le jour des rois, la fête de l’Église qui célèbre la manifestation de Jésus aux mages. Mais avec une lettre minuscule, l’épiphanie désigne aussi une prise de conscience soudaine.
Prenons deux exemples. Quand les astronautes regardent la Terre depuis la stratosphère, ils prennent conscience de sa fragilité. Les paroles de l’astronaute Ron Garan résument bien cette épiphanie : "Quand nous regardons la Terre de l’espace, nous voyons une planète incroyablement belle. Elle ressemble à un organisme vivant, qui respire. Mais semble en même temps très fragile." Cette prise de conscience astrale a même participé à la création, d’un laboratoire d’idées, le Overview Institute, "consacré à l’idée que voir la Terre de l’espace provoque une sorte d’épiphanie spirituelle qui change la perspective sur l’humanité pour toujours".
Autre type d’épiphanie : en 2006, le président Chirac prend conscience lors de la projection privée du film "Indigènes", de l’iniquité de traitement des anciens combattants coloniaux. Ému, Jacques Chirac décide aussitôt d’aligner les pensions de ces anciens combattants sur celles de leurs homologues français à l’époque des combats. Pourtant, Chirac n’était pas sans ignorer ces inégalités – lors de la campagne présidentielle de 1995, il avait déjà promis de régler les choses, mais il n’en avait pas pleinement conscience. C’est le film qui a tout changé.
La Terre, un président : faut-il demander à Elon Musk qu’il envoie Emmanuel Macron en l’air pour que, tel un astronaute, il revienne les idées claires au sujet de la crise écologique une fois les pieds sur terre ?
Informé, c’est le bon terme, mais lors de ses vœux le 31 décembre 2022, pour mémoire, il a déclaré : "Qui aurait pu prédire la crise climatique ?" De fait, est-il vraiment conscient de l’importance de la situation ? Il est Informé mais pas conscient. Mais nous sommes des millions à être informés mais inconscients. Car qui ne connaît pas dans son entourage, une personne très au fait de la perte de la biodiversité, de la crise climatique mais qui continue de prendre l’avion pour une semaine de vacances en Thaïlande, va chez le boulanger à un km en prenant son SUV, continue de mettre de la pâte à tartiner avec de l’huile de palme dans ses crêpes, etc.
Je vais vous raconter une anecdote personnelle. Je ne suis pas né écolo, je le suis devenu au début des années 2000 par une forme d’épiphanie. J’étais à La Paz, la capitale de la Bolivie et je suis monté à la station de ski la plus haute du monde 4.300 mètres et là-haut : stupeur ! Plus un gramme de neige, rien, un sommet tout pelé. J’ai vraiment pris conscience de ce qui était en train de se jouer. Et ma façon de penser a vraiment changé. Alors je n’invite pas tout le monde à aller à La Paz mais je vous invite à marcher, nager, rouler à vélo dans la nature le plus souvent possible. Car la prise de conscience ne se décrète pas, elle se vit. Et j’ai la faiblesse de penser que c’est au contact de la nature, sa fragilité qu’on peut la susciter.
Voilà trop longtemps que nous pensons être les rois, les reines de la terre alors que nous ne sommes que de petites fèves dans un océan de beauté.
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