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À Calais, Emmanuel Macron défend fermement sa politique migratoire

Un article rédigé par Florence Gault - RCF, le 17 janvier 2018 - Modifié le 10 septembre 2024
Le dossier de la rédactionÀ Calais, Emmanuel Macron défend fermement sa politique migratoire

Emmanuel Macron s'est rendu mardi dernier à Calais, dans cette ville-symbole de la crise migratoire pour y défendre sa politique en la matière.

©Pauline Tournier©Pauline Tournier

Depuis le démantèlement de la "jungle" en octobre 2016, les associations dénoncent des conditions indignes pour les migrants. Face à elles, l'Etat joue la carte de la fermeté. Aussi, ce n'est pas peu dire que la visite d'Emmanuel Macron était très attendue, car elle se déroule en plein débat sur le projet de loi destiné à réformer la politique migratoire et le droit d'asile. Un texte critiqué aussi bien par une partie de la droite que de la gauche. 

A CALAIS, EMMANUEL MACRON RESTE FERME FACE AUX MIGRANTS

Mardi, devant les forces de l'ordre, à Calais, le chef de l'État a prononcé un discours de fermeté vis-à-vis de l'immigration illégale. Emmanuel Macron a promis de ne pas laisser se reconstituer ce qu'on a appelé la "jungle" de Calais, ce vaste bidonville démantelé en octobre 2016.

Pour faire simple, Emmanuel Macron ne veut plus faire de différence entre les migrants qui veulent rejoindre l'Angleterre et ceux qui veulent rester en France. Pour le président, les procédures doivent être les mêmes. Et le chef de l'Etat a apporté son soutien aux forces de l'ordre, après les accusations de violences policières envers des migrants lancées par des associations.

A la veille de la venue à Calais d'Emmanuel Macron, les associations ont déposé plainte contre X pour destruction et "destruction et dégradation" de biens leur appartenant. Le Secours catholique et L'Auberge des migrants sont les premiers à se lancer dans la démarche. 

Face à l'Etat, les associations dénoncent des violences policières

On l'aura compris, les associations dénoncent régulièrement des brutalités envers les migrants de la part des policiers sont vent debout contre la politique migratoire de l'exécutif. Mais le chef de l'Etat a renouvelé sa confiance "sans faille" envers les forces de l'ordre, annonçant une prime exceptionnelle en 2018 pour celles affectées dans le Calaisis. Il les a cependant appelées à être "exemplaires" vis-à-vis des migrants, en ne procédant à aucune violence ni confiscation de leurs effets personnels.  

Emmanuel Macron a également annoncé que l'État prendra en charge la distribution de nourriture aux migrants, assurée jusqu'alors par les associations. Le président de la République devait d'ailleurs rencontrer ces dernières en fin de journée. Mais certaines, dont l'Auberge des Migrants, Utopia 56 ou encore Médecins du monde ont décliné l'invitation, dénonçant une stérilité des discussions avec l'Etat.

Les associations désapprouvent la politique migratoire menée par le gouvernement, ainsi que les grandes lignes du projet de loi sur l'asile et l'immigration qui va être présenté en Conseil des ministres, fin février. C'est ainsi que Solène Lecomte, coordinatrice pour la Kabane juridique de Calais, ne voulait pas donner l'impression au Président de la République qu'il s'agissait d'une concertation.
 

Une situation humanitaire critique sur place

Les ONG présentes sur place dénoncent par ailleurs une situation humanitaire catastrophique. Car si la jungle de Calais a été démantelée en 2016, entre 350 et 500 migrants, selon l'Etat, et entre 500 et 700 selon les associations, sont toujours présents à Calais.

Ils viennent essentiellement de la corne de l'Afrique et d'Afghanistan. Ils survivent dans des conditions difficiles, sans abri fixe, et tous espèrent traverser la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne. Parmi eux, Sifat, originaire d'Afghanistan. Il a vécu dans la jungle de la Calais, avant d'être emmené dans un centre d'accueil et d'orientation à Nantes. Mais il est revenu à Calais pour rejoindre des proches en Angleterre. 

Autre difficulté : de plus en plus d'exilés qui demandent l'asile en France se voient opposer le règlement Dublin. Ce règlement les oblige à déposer leur dossier dans le premier pays européen où ils sont entrés. Ce qui pose deux difficultés selon Olivier Cahn, juriste, maître de conférences en droit à Cergy-Pontoise, spécialiste des accords franco-britanniques.
 

Emmanuel Macron demande à la Grande-Bretagne de prendre ses responsabilités

Hier à Calais, le chef de l'Etat a dit vouloir "simplifier" ce système, sans pour autant le supprimer car cela déresponsabiliserait tous les pays d'entrée. Il souhaite aujourd'hui une politique européenne plus solidaire. Il devrait d'ailleurs être question des migrants et de Calais, jeudi 18 janvier prochain, lors d'un sommet bilatéral entre la France et la Grande-Bretagne.

Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, compte notamment demander aux Anglais un protocole additionnel aux accords du Touquet pour une plus grande prise en charge des migrants par les Britanniques. Ces accords fixent notamment la frontière britannique à Calais.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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