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Synode, vers une Église plus participative, missionnaire et décentralisée

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 16 octobre 2024 - Modifié le 17 octobre 2024
Le dossier de la rédactionA mi-parcours, quelles sont les avancées du synode ? Mgr Matthieu Rougé à Rome

À Rome se tient depuis le début du mois, le Synode sur la synodalité, une grande assemblée ayant pour but de réfléchir à l'avenir de l'Église catholique. La place des femmes au sein de l'organisation religieuse, l’ordination d’hommes mariés, la gouvernance… Plusieurs sujets d’importance y sont abordés. Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et participant à l'évènement, témoigne de l'avancée des discussions.

A Rome se tient toujours le synode sur l'avenir de l'Église © DRA Rome se tient toujours le synode sur l'avenir de l'Église © DR

Le Synode pour l’avenir de l’Église catholique, l'assemblée consultative composée d’évêques et de laïcs lancée par le pape François, avance. Où en est-on à mi parcours de la dernière session ? Mgr Matthieu Rougé témoigne sur RCF et Radio Notre Dame depuis Rome.

Une Église plus participative, missionnaire et décentralisée

L’Église ne progresse pas par des révolutions, mais par l’approfondissement, selon Mgr Matthieu Rougé. L’objectif du Synode est de travailler sur la gouvernance de l’Église, pour qu’elle soit plus participative et missionnaire. "Tous les baptisés participent pleinement à la vie de l’Église. Ce Synode est un approfondissement de l'enseignement du Concile Vatican II, qui a rappelé que tous les baptisés sont appelés à prendre part à la mission." Pour l’évêque de Nanterre, afin de permettre une participation aussi large que possible, il est d'abord nécessaire d'organiser la vie de l’Église. Celle-ci est très décentralisée, reposant sur des diocèses confiés à des évêques, ce qui structure la base de l’Église, explique Mgr Matthieu Rougé.

Tous les baptisés participent pleinement à la vie de l’Église. Ce Synode est un approfondissement de l'enseignement du Concile Vatican II, qui a rappelé que tous les baptisés sont appelés à prendre part à la mission.

Entre les deux sessions du synode, les évêques français ont produit un document de synthèse pour faire avancer les travaux. Un des points clés est de comprendre et de vivre la co-responsabilité différenciée. Elle se vit notamment à travers le conseil épiscopal, témoigne l’évêque de Nanterre. "C’est très important, et je le vis avec bonheur dans mon diocèse de Nanterre. C’est vraiment le lieu de gouvernement ordinaire du diocèse avec l'évêque. C'est un mode de responsabilité partagée qui porte de nombreux fruits et que nous avons souhaité partager, car il repose simplement sur le baptême de chacun."

Une discussion libre et ouverte

Le Synode est un temps de discussion et de parole, permettant d’échanger en toute liberté et sérénité, souligne Mgr Matthieu Rougé. La seconde session du Synode permet un approfondissement des premières discussions qui ont eu lieu il y a un an. "Il y a une meilleure connaissance mutuelle, ce qui rend la conversation plus simple, libre et fluide. Il y a une fraternité dans nos échanges, où le jeune évêque d’un petit diocèse parle au même titre que le cardinal archevêque. Et c’est dans ce dialogue que peut se dérouler une réflexion de qualité", témoigne l’évêque.

Il y a une fraternité dans nos échanges, où le jeune évêque d’un petit diocèse parle au même titre que le cardinal archevêque. Et c’est dans ce dialogue que peut se dérouler une réflexion de qualité

Le Pape prend part à ces discussions et échange avec les participants comme n’importe quel membre de l’assemblée, précise Mgr Matthieu Rougé. "L'Esprit Saint nous appelle toujours à une relation plus profonde avec le Christ. Il nous engage non pas à faire une révolution ou à bouleverser les modes de décision, mais à approfondir notre appartenance au Christ, dans le but de témoigner et de réfléchir à la manière d'associer le plus largement possible tous les baptisés à la mission de l’Église", conclut l’évêque de Nanterre.

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