La faculté de médecine de Saint-Étienne transformée en Hôpital des nounours. Du lundi 17 au vendredi 21 mars, l'Association des étudiants en médecine de Saint-Étienne (ADEMS) accueille les écoliers ligériens lors d’un parcours médical fictif pour soigner leur doudou. Avec cette initiative, les étudiants veulent “dédramatiser” le passage à l’hôpital.
Doudou sous le bras et carnet de santé dans la main, Manon s’installe au premier atelier. “Il a mal où ton doudou ?”, questionne l’étudiante en médecine. D’une petite voix, l’écolière lui répond qu’il souffre de la gorge. Il sera donc ausculté, pesé et surtout, réconforté – comme un véritable patient. “L’idée est de dédramatiser le passage à l’hôpital”, explique Charlotte Baumgartner, membre de l’Association des étudiants de médecine de Saint-Étienne (ADEMS) et organisatrice de l’Hôpital des nounours.
Cette opération nécessite un long travail en amont. Dès le mois de juillet, les écoles sollicitent l’ADEMS pour participer. Et, dès que la date approche, l’association se renseigne sur de possibles peurs à combattre chez les élèves. La plus fréquente : la piqûre. “Souvent, ils sont là ‘Oh non, ça va faire des trous dans mon bras, ça fait trop mal’”, rapporte Charlotte. Ce passage par l’Hôpital des nounours leur permet donc de relativiser. Comme Manon, 330 écoliers de la Loire viendront découvrir ce parcours médical pendant toute une semaine.
Installés dans l’un des amphithéâtres de la faculté de médecine, reconverti en salle d’attente, les enfants débutent le parcours. Première étape : le “nounoursologue”. “Son rôle est de montrer l’importance de l’identito-vigilance, qu'on ne soigne pas n'importe qui, n'importe quand, n'importe où”, développe l’organisatrice.
Toutes les informations sont renseignées dans un carnet de santé fictif. Puis, selon sa pathologie, le doudou sera envoyé vers le kiné, le radiologue ou le dentiste, pour terminer par une visite du camion de pompier. Au total, une dizaine de stands sont installés.
Sur la table, plusieurs sentiments sont représentés. On peut lire : “joyeux”, “triste”, “en colère” ou encore “jaloux”. Avec cet atelier, les enfants sont amenés “à projeter leurs émotions sur le nounours”, explicite Charlotte Baumgartner. “Si par exemple, il nous dit que le nounours à l'école, ça ne va pas du tout, on va se dire que l'histoire n'est pas sortie de nulle part.” À travers plusieurs questions sur l’état du nounours, les étudiants tentent de déceler toute trace de harcèlement scolaire ou de problèmes dans le cercle familial.
La question du consentement est primordiale. “On veut leur montrer qu'ils sont maîtres d'eux-mêmes”, ajoute l’organisatrice. Avant chaque geste, les “nounoursologues” prennent donc le temps d’expliquer pour éviter de brusquer l’enfant.
Et c’est un bon exercice pour ces futurs professionnels. “C'est une chance de pouvoir adapter son langage et sa posture parce qu'on ne va pas parler pareil à des enfants qu'à des adultes”, poursuit Charlotte. Plus tard, certains d’entre eux seront peut-être même amenés à travailler en pédiatrie, mais pour l’instant, ils ont tous des spécialités différentes. L’Hôpital des nounours leur permet donc d’échanger leurs expériences en tant que kinés, ostéopathes, dentistes ou infirmiers…
Une fois le parcours médical terminé, un suivi est prévu. Dix jours après leur venue à l’Hôpital des nounours, les enfants se voient attribuer un certificat de bravoure.
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