Philippines
Au milieu de l'épreuve, la joie des philippins, par Guillaume d'Aboville
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MÉKONG - Aujourd'hui Antoine Besson nous offre un nouveau regard sur la mort. Au travers des yeux des volontaires de l'association il nous fait découvrir la vision asiatique de la mort.
Alors que nous sommes encore dans la période de la Toussaint, c'est l'occasion d'évoquer le rapport à la mort dans d'autres régions du monde. «En Asie, ils n’ont pas le même rapport à la mort que nous ! » Ce sont Claire et Bertrand, deux anciens volontaire Bambous partis au Cambodge en famille au service du centre d’Enfants du Mékong à Phnom Penh qui me confiait cela il y a quelque jour. Et c’est vrai… La mort est peut-être plus présente au Cambodge. En tout cas souvent plus visible.
Claire m’expliquait qu’au début, cela la rendait extrêmement malheureuse d’être un témoin impuissant des drames. « Je me souviens du frère d’une jeune fille que nous avons accueilli au centre. Il était handicapé et vivait dans une petite cahute faite de bric et de broc attendant une mort par asphyxie qui était inéluctable. Il n’y avait rien à faire si ce n’est être là pour cette famille. Les soutenir comme on pouvait. Leur donner du riz pour le garçon pour leur montrer que même s’il était condamné, il comptait pour nous aussi. Il avait du prix à nos yeux. C’est là que j’ai compris que notre mission n’était pas d’apporter une solution à toutes les situations que nous croisions, mais en premier lieu d’être avec eux, de vivre avec ces familles auprès desquelles nous étions envoyés. »
J’ai repensé à Claire et son témoignage samedi dernier, quand nous priions en Église pour nos morts. J’ai réalisé grâce à Claire et Bertrand que la mort et la fragilité, quand elles sont cachées, nous déstabilisent davantage que quand nous osons les nommer et les regarder en face. C’est un peu ce que Bertrand disait lui aussi : « il faut aussi avoir l’humilité de se dire que nous ne pouvons pas tout résoudre. Nous ne sommes en aucun cas des sauveurs. Il y a des choses qui ne nous appartiennent pas, que nous ne maitrisons pas et elles sont nombreuses. » La mort peut-être une école d’humilité !
Parler de la mort, c’est parfois difficile. Mais cela ne doit pas être nécessairement triste ! Ni même une épreuve. J’ai été émerveillé récemment de converser avec François, l’un des donateurs d’Enfants du Mékong qui a décidé de faire un legs à l’association. Il me disait qu’il en parlait à tous ses amis. Que parler de la mort, c’était aussi parler de la vie ! À commencer par la vie transmise à notre entourage. Celle qui continue, la vie de ceux qui portent la peine de la séparation. La vie de ceux qui nous aiment ou qui nous sont chers. Et la vie transformée pour tous ceux qui bénéficieront de son legs… Il y avait une joie et une humilité incroyable chez François qui rejoignait celle de Claire et Bertrand. Chacun à sa manière, ils m’ont montré, à moi qui ne voyais la mort que comme une triste échéance, qu’elle pouvait être aussi l’occasion d’un dialogue et d’une fécondité inattendus. À chacun, je veux dire ce matin mon profond respect et, juste avant la prière en direct qui va suivre, je veux en particulier confier les âmes les défunts de cette année qui ont par leurs dons et leurs legs voulus que la vie des plus petits d’Asie soit plus belle.
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En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
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