Vietnam
Enfants du Mékong se mobilise en Birmanie après les dégâts du typhon Yagi
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
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LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MÉKONG - Aujourd'hui Guillaume d'Aboville invite à agir. À partir de son expérience personnelle en Asie, il envisage l'action comme le plus efficace des dialogues.
Oui, voilà sans doute ce qui marque quand on va en Asie. Il y a quelque temps, j’étais dans un petit village non loin de Samrong au Cambodge. Les familles pauvres nous attendaient dans un silence religieux. Nous venions les visiter et comprendre leur besoin. Alors, oui, il y a l’obstacle de la langue qui empêche que les langues se délient. Il y a une forme de solennité du moment où le paradoxe de l’orient et de l’occident se mêlent. Et nous observant la dignité pudique de ceux qui n’ont rien et qui se tiennent debout.
Nous voilà installés dans cette maison en bambou, toute rafistolée. Chacun s’observe avec des sourires en coin. La conversation s’installe. Les mots sont peu nombreux. Pourtant la simplicité des mots permet de comprendre. Et de passer à l’action.
Le silence qui habite les relations pousse à l’action. Les khmers disent souvent que les « barangs », les blancs, parlent beaucoup, sans doute trop. Parler trop empêche d’observer, d’écouter, de s’immerger, d’aimer, de se laisser aimer. La dignité de ces familles visitées est héroïque. Notre compréhension de leur besoin se fait parfois dans le silence. Observer. La situation du père riziculteur, de la maman partie en Thaïlande pour compléter les revenus, les 8 seuls objets installés dans toute la cabane suffisent. Parler trop en Asie représente une perte de face : celle de ne pas respecter son interlocuteur. Rien ne se dit, mais tout se fait. Comme le dit Antoine de St Exupéry, L’essentiel est invisible pour les yeux.
Le service des pauvres n’a d’autre mission que le Shmah de la Bible : écoute ! Allez, pardonnez-moi, je crois avoir trop parlé, place à l’action.
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